La session du comité central (CC) du FLN, tenue jeudi dernier, au siège du parti à Hydra, marque un tournant décisif dans la vie interne de cette formation dans la mesure où elle confirme la suprématie des thèses légalistes sur le mouvement de “redressement”. C'est ainsi que l'ensemble des participants au comité central (160 sur 243) a exprimé son attachement à la gestion, dans un cadre légal des affaires internes du parti. Ce cadre légal est représenté par le VIIe congrès du parti et de l'ensemble des instances et structures qui en sont issues, à l'image du comité central, des mouhafadhas et des kasmas. En ce sens que le VIIIe congrès bis du FLN se préparera sur la base de ces instances et non pas avec les structures parallèles installées par le mouvement dit de “redressement”. Aussi, la présence au CC d'un participant à l'image de Amar Saïdani, président de l'Assemblée nationale populaire (APN) et ancien président de la coordination des associations de soutien au président Bouteflika est significative à plus d'un titre. Son discours a été également éloquent en ce sens qu'il a remis les pendules à l'heure aux partisans de la politique de statu quo au FLN. Saïdani avait démenti toute implication du président de la République dans le conflit du FLN. “Sachez que tous ceux qui parlent au nom du président de la République vous mentent et lui mentent en même temps et tout ce qui se dit sur son implication dans la crise de notre parti n'est que mensonge”, a-t-il clarifié. Evoquant tous les reproches formulés à l'endroit des militants FLN ayant soutenu la candidature de Ali Benflis, l'ancien secrétaire général du parti à l'élection du 8 avril dernier, Saïdani martèlera : “Nous avons eu des malentendus durant la campagne électorale, mais à présent, tout doit être oublié.” Rejetant l'existence de deux tendances au FLN, le président de l'institution législative indiquera que “le congrès ne peut se préparer qu'à Hydra, au siège du parti”. Il ajoutera dans le même sens que “ceux qui désirent préparer le congrès dans des hôtels ou autres lieux ne sont que des voleurs qui ont pour mission de dévier le parti de sa ligne politique”. L'impératif pour Saïdani est l'unification des rangs du parti : “Nous devons avant tout unifier nos rangs pour aller à ce congrès. Et ceux qui s'appellent redresseurs n'ont qu'à revenir à Hydra.” Récusant l'appellation de “redresseurs” Saïdani fera remarquer : “Je suis militant du parti depuis de nombreuses années et je peux vous dire que le mouvement de redressement n'existe pas dans les statuts du FLN.” L'intervenant ne manquera pas, à l'instar de Abdelkrim Abada, de pointer un doigt accusateur en direction de certains ministres qui bloquent la préparation du congrès : “Des ministres qui organisent des réunions parallèles pour s'immiscer dans la bonne marche du parti, je peux vous dire que c'est une première. Je dois vous dire également, que certains ministres ne sont pas des militants FLN et s'ils désirent revenir, ils n'ont qu'à s'inscrire dans une kasma pour obtenir leur carte.” Des membres du CC, à l'image de Mahmoud Si Youcef, qualifient la rencontre de réussite. “La session du CC a été une réussite totale”, dit-il. “La participation des membres du mouvement de redressement à la rencontre corrobore la thèse des légalistes. Le discours prononcé par le président de l'APN conforte les thèses que nous avons développées depuis six mois. Contrairement à certains ministres qui exploitent leur poste pour semer la zizanie, Amar Saïdani a donné une leçon de militantisme à tout le monde”. Par ailleurs, l'institution d'une direction collégiale en substitution au groupe des douze a été une des recommandations phare du CC. Si l'on ignore, à cet égard, la composante de cette instance, il y a lieu de souligner que trois membres au moins seront partie prenante de la gestion du parti. Il s'agit de Salah Goudjil, Abdelkrim Abada et Abdelaziz Belkhadem. N. M.