Le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, ne veut, semble-t-il, laisser aucune brèche à ses opposants du néo-mouvement de redressement. Il se montre inébranlable devant l'avalanche de critiques dont il fait l'objet depuis plusieurs semaines. Mieux encore, Abdelaziz Belkhadem nargue toutes les voix discordantes au sein du FLN et réduit à néant les arguments de ses adversaires, qui lui reprochent sa volonté de briguer un mandat présidentiel en 2014. Il n'y sera pas. Abdelaziz Belkhadem s'exclut de cette course et cède sa place au président d'honneur du FLN et actuel chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, pour briguer un quatrième mandat. «Si Dieu le veut, notre candidat à la présidentielle de 2014 sera Abdelaziz Bouteflika», lançait-il dans son allocution à l'ouverture, hier à Alger, des travaux de la 3e réunion du comité central du parti. La déclaration est lourde de sens. Au-delà de la tentative de son auteur de se justifier auprès des militants du FLN, à qui il veut dire qu'il n'a pas d'ambitions politiques démesurées, Abdelaziz Belkhadem révèle que Abdelaziz Bouteflika pourrait être candidat à sa propre succession si son état de santé le lui permettra. En faisant cette mise au point, le secrétaire général de l'ex-parti unique passe à l'offensive. Il se montre même menaçant à l'égard des redresseurs du parti. «Après le9e congrès, le FLN s'est stabilisé. Désormais, il n'y aura plus de concessions et de tolérance avec ceux qui ne respectent pas la ligne directrice du parti. La loi sera appliquée dans toute sa rigueur contre eux.» Et de poursuivre toujours en s'adressant aux animateurs du mouvement de redressement : «Si tu n'as pas la base avec toi, il ne faut pas te fatiguer davantage. Et même si tu as une base forte, il faut la mobiliser au service du parti.» Pour Belkhadem, les meneurs de l'actuelle protestation étaient des responsables de commissions chargées de la préparation du 9e congrès. «Ils n'ont commencé à protester qu'après la désignation des 15 membres du bureau politique. C'est une guerre de positionnement au sein du parti, pas plus. Car si c'était un débat d'idées, les protestataires peuvent venir s'exprimer devant leurs pairs au CC», a-t-il dit. «Le FLN est un géant. Il ne s'accommode pas de ce genre de petits calculs personnels. Nous voulons aller aux prochaines échéances pour maintenir notre leadership sur la scène politique nationale», a-t-il renforcé. Abdelaziz Belkhadem est revenu également longuement sur la dernière sortie médiatique de Abderrazak Bouhara et Mohamed Boukhalfa, deux sénateurs et membres du CC. «Affairistes» A. Belkhadem affirme avoir répondu à leur lettre. «Je leur ai répondu. Je leur ai dit que la situation n'est pas aussi critique que vous le pensiez. Concernant votre proposition, je vous rappelle que vous l'avez exposée lors de la deuxième session du CC et elle n'a pas été acceptée. Mais venez à la réunion du CC pour défendre votre point de vue», explique-t-il. Les deux sénateurs lui ont répondu mercredi soir. «Nous participerons au débat si l'occasion est préparée à l'avance et que cela permettrait des discussions en tout démocratie», lui ont-ils écrit, dans une nouvelle lettre lue par Belkhadem lui-même. Il est à signaler que la première journée de la réunion du CC a été marquée par la présence, devant l'hôtel Mazafran, lieu de la rencontre, des militant du FLN de Saïda et de Djelfa qui réclamaient «la purification du parti des affairistes».