La direction du parti semble délimiter déjà l'ordre du jour de la session du comité central prévue le week-end prochain : la préparation des élections locales… l Seulement, les contestataires ne l'entendent pas de cette oreille. A cinq jours de la tenue de la session ordinaire du comité central du Front de libération nationale (FLN), le porte-parole du parti Kassa Aïssi annonce, dans une déclaration faite à l'Agence presse service (APS), la couleur en affirmant que seize membres de cette instance ne seront pas autorisés à participer aux travaux qui se dérouleront, selon lui, à huis clos. En effet, seuls 335 membres du CC sur les 351 seront présents à cette rencontre. Evoquant des «dispositions des textes régissant le fonctionnement du parti», Kassa Aïssi, qui est également membre du bureau politique du FLN, précise que parmi les exclus, figurent Mohamed Seghir Kara et El Hadi Khaldi. La raison, dit-il, «ils n'ont pas répondu aux trois convocations du conseil de discipline». Le reste pour avoir rejoint d'autres formations politiques et se sont présentés dans des listes indépendantes. Le chargé de la communication du parti de Abdelaziz Belkhadem a ajouté que «des convocations pour la participation aux travaux du CC ont été envoyées dans les délais, conformément au règlement intérieur du parti, soit 15 jours avant le jour J». «Tous les membres du comité central ont été destinataires d'une convocation, sauf ceux qui ont été suspendus», a soutenu Kassa Aïssi. Concernant les raisons qui ont amené la direction du parti à instaurer le huis clos, le même responsable évoque le «souci d'assurer la sérénité et la sagesse au débat qui sera ouvert à tout le monde». A propos du rapport de défiance établi par les mécontents du FLN à l'encontre du secrétaire général du parti, Abdelaziz Belkhadem, Kassa Aïssi a estimé que le rapport a été rédigé dans un cadre «illégal». Pour lui, Abdelaziz Belkhadem a le droit de présenter son rapport devant les membres du comité central. La direction du parti semble délimiter déjà l'ordre du jour de la session du comité central prévue pour le week-end prochain : «La préparation des élections locales, la politique générale, le bilan des élections législatives et des sujets organiques.» Seulement les contestataires du secrétaire général du parti ne l'entendent pas de cette oreille. Contacté hier, l'un des membres du CC, qui n'est pas convié à participer aux travaux de la prochaine réunion, Mohamed S'ghir Kara en l'occurrence, indique que tous les membres de l'instance consultative seront présents. Selon lui, la décision qui vient d'être annoncée confirme, une fois de plus, que «Abdelaziz Belkhadem considère le FLN comme sa propriété privée». «Il n'a que faire de ses statuts qu'il ne respecte même pas d'ailleurs», soutient ce membre du Mouvement de redressement et de l'authenticité. De quel droit le secrétaire général du parti décide-t-il de suspendre des membres du CC ? Si suspension il y a, explique-t-il, les mis en cause doivent être convoqués par la commission de discipline qui a pour obligation de les informer de l'accusation et leur donner l'opportunité de se défendre. Il n'y a rien eu de tout cela. «Je n'ai pas besoin qu'il me convoque pour prendre part aux travaux du comité central», tranche Mohamed S'ghir Kara, qui affirme que tous les membres de cette instance seront présents à l'hôtel Riadh de Sidi Fredj le week-end prochain. Selon lui, Abdelaziz Belkhadem n'a pas le droit de parler des militants qui ont quitté le FLN alors qu'il a eu à nommer un député indépendant en tant que vice-président du groupe parlementaire du parti lors de la précédente législature. Confirmant la participation de tous les membres du comité central et seulement ceux-là, notre interlocuteur indique que Abdelaziz Belkhadem, qui a loué 400 chambres pour inviter ses supporters, quittera la direction du FLN. «S'il essaie de manœuvrer, nous ferons, nous aussi, appel à 5000 militants», met-il en garde. Très confiant, Mohamed S'ghir Kara a annoncé que le FLN se prépare déjà à célébrer son départ le 15 juin.