C'est un coup de projecteur intimiste sur la capitale qui a été proposé hier au cinéclub de l'association Chrysalide, à l'espace Frantz Fanon, à l'Office Riadh El Feth (Alger). Trente minutes où se succèdent les quartiers d'Alger, se superposent des fonds sonores de conversations débridées et s'entrechoquent les mots à l'écran. Entre carnet de voyage et poésie urbaine, c'est une visite subjective et presque exotique de la capitale. La ville, vue de l'intérieur, est suggérée par des mots et des bruits qui ouvrent la brèche d'un Alger de l'intimité. Intimité toute personnelle, affirme Amar Bouras, qui précise que ce film n'a pas la prétention de refléter une image représentative de la cité. Un rythme saccadé, où se mêlent les dimensions visuelles, sonores et écrites qui peuvent déstabiliser le spectateur. Quel message veut-on nous transmettre ? « Aucun ! », répondent les auteurs en chœur. Défini par Adlène Meddi comme le « résultat d'un dialogue libre entre Amar et moi », le film est juste l'expression d'un point de vue d'une ville dans sa dualité qui, à l'image de l'individu, tombe les masques à la nuit venue. « Ce n'est pas une visite touristique que j'ai voulu faire d'Alger, mais exprimer le décalage entre un Alger que tout le monde connaît et l'Alger subjectif, privé », précise Amar Bouras. Le film sera présenté à Rennes, en France, le 9 mars, lors de la 17e édition du festival de cinéma Travelling.