Ancien arbitre international, membre fondateur de l'Association des arbitres du Centre et membre fondateur de l'Association Nationale des arbitres de football, Abderrahmane Bergui a bien voulu nous donner plus d'éclaircissement sur la situation de l'association. - On croit savoir que vous allez renouveler le bureau de l'Association nationale des arbitres. Qu'en est-il au juste ? Effectivement, on va procéder à une élection du nouveau bureau car la situation actuelle de l'arbitrage qui subit de très graves accusations de toutes sortes l'exige. Malheureusement, force est de constater l'absence de réaction des responsables de l'arbitrage. Je pense qu'on ne peut pas rester indifférent, et on doit réagir pour défendre les valeurs de l'arbitrage. C'est pour cela qu'on s'apprête à s'organiser.
- Comment expliquez-vous que cette Association, dont vous assurez l'intérim à la présidence, est mise en veilleuse depuis quelque temps ? Pour rappel, l'ANA a été créée dans un cadre légal avec l'accord de la FAF et du MJS. Notre Association a commencé à mettre en place un programme d'action pour apporter sa contribution, et nous avons envisagé de mettre en place un statut pour définir les droits et les devoirs de l'arbitre. Avec le temps, il est vrai qu'on est devenus gênants et la machine de déstabilisation a été mise en marche en dressant des entraves, notamment de la Fédération, qui a créé à l'époque (2004), une association alibi des arbitres en activités sans aucun cadre légal. Le seul but est de nous écarter, car on n'obéit pas à certaines règles bien établies craignant l'ingérence de notre part dans la gestion des arbitres. Aujourd'hui, tout le monde constate avec impuissance l'état de notre arbitrage. La mort de l'arbitrage algérien a été programmée pour le rendre comme un simple accessoire, réduit simplement aux désignations. L'arbitrage est humilié et la corruption a gangrené notre milieu. Devant cette déplorable situation, le regretté Hadj Khelifi, en homme sage et prévoyant, nous a conseillé de mettre en veilleuse les activités de l'ANAF jusqu'à clarification de la situation. Voilà les raisons de la mise en stand-by de l'Association nationale des arbitres et que beaucoup ne souhaitent pas voir réactivé.
- Le président de la FAF vous a signifié que votre Association doit s'occuper uniquement des anciens arbitres et qu'une association, conformément à la réglementation de la FIFA, sera mise en place. Quelle a été votre réaction ? Je voudrais rappeler que dans nos statuts, il n'est nullement mentionné qu'on a juste la charge des anciens arbitres. Notre association a été créée conformément à la réglementation algérienne. Sur ce plan, nous ne sommes concernés ni de près ni de loin par la FIFA. Par contre, nous avons le même objectif que la FIFA qui mène une lutte contre les phénomènes de la violence et de la corruption. Je regrette aussi qu'un président d'un club professionnel accuse ouvertement des arbitres de corruption en affirmant même avoir des preuves accablantes en l'absence de réaction de la FAF et du président de la Commission nationale de l'arbitrage.
- Etes-vous candidat à la présidence de l'ANAF ? Non, mais j'apporterai aide et soutien à cette association pour lui permettre de poursuivre durablement l'œuvre de ses membres fondateurs décédés, Hadj Khelifi et Hadj Benganif, anciens arbitres internationaux qui ont représenté dignement l'arbitrage algérien.