Ouvrage n Dans le monde de l'arbitrage algérien, il n'y a pas que de mauvaises choses. Et pour preuve les chevaliers du sifflet s'organisent, notamment au sein de l'Association nationale des arbitres de football (ANAF) qui vient d'éditer le premier numéro de sa revue. En attendant l'organisation, dans les semaines à venir, de son assemblée générale élective, pour remplacer son premier président Hadj Mohamed Khelifi, élu en 2000 puis Bergui Abderrahmane l'actuel premier responsable, l'ANAF s'active sur la scène footballistique nationale pour essayer de redorer le blason à un des éléments clés du développement du sport roi. A l'heure où l'arbitrage, que ce soit en Algérie ou à travers le monde, fait l'objet d'un grand débat (apport ou non de la vidéo, augmentation du nombre des arbitres, révision de certaines lois, erreurs d'arbitrage de plus en plus condamnables…), l'ANAF ne veut pas rester en marge et ambitionne de s'impliquer un peu plus pour contribuer à élever le niveau des arbitres, à soigner leur image de marque et à séparer, comme on dit, le bon grain de l'ivraie. L'ANAF se fait également un devoir de réhabiliter la mémoire des anciens militants de l'arbitrage avant même l'indépendance et, bien évidemment, ceux qui ont porté haut l'étendard du sifflet algérien à travers les grandes manifestations mondiales et continentales. Préfacée par le président de la fédération algérienne de football (FAF), Hamid Haddadj, qui rend hommage à ces hommes connus pour leur humilité, leur intégrité et leurs compétences, le premier jet de l'ANAF se veut d'abord une vitrine sur un métier et un terrain d'expression vu que souvent, les arbitres sont tenus à l'obligation de réserve ou qu'ils ne sont cités que pour être décriés. Hormis nos trois représentants à la dernière CAN-2008 (Benouza, Haïmoudi et Djezzar) qui ont eu le plébiscite de l'opinion et de la presse en général, le reste du temps l'arbitre et l'arbitrage sont souvent sous les mauvais feux de la rampe. En témoignent les dernières péripéties qu'a vécues la Direction technique nationale de l'arbitrage (DTNA) et de son président, Rachid Medjiba, annoncé sur le départ puis restant jusqu'à la fin de son mandat. Dans ce premier numéro de huit pages seulement, une fiche technique est consacrée au légendaire Hadj Ahmed Khelifi, grande figure de l'arbitrage algérien post-indépendance ainsi qu'une double page avec photos en guise d'hommage rendu par l'ANAF à l'arbitre Kouider Smara, victime d'un accident de la route, chez lui dans sa ville de Aïn Defla en présence du premier magistrat de cette wilaya et de plusieurs personnalités de la FAF et de la DTNA. Les deux autres pages, toujours en noir et blanc, sont une rétro sur les anciens dont les noms sont évocateurs tels que les Benghezel, Aouissi, Chekaimi, Temani, Benzelat, le regretté Belkessa, Benganif, Skandrani et tous ses chevaliers qui ont écrit en lettres d'or l'histoire de l'arbitrage algérien. Et qui, aujourd'hui, a besoin de repères et de meilleure prise en charge pour retrouver son niveau d'antan. Les initiateurs de ce louable projet sont à féliciter d'abord et à encourager ensuite à aller en besogne en donnant plus de poids et de qualité à leur produit qui peut être un espace très intéressant et privilégié pour les arbitres (anciens et nouveaux) et autres acteurs de s'exprimer ainsi que de participer pleinement à l'essor de l'arbitrage algérien. D'ailleurs, toute contribution (documents, photos, biographies, témoignages…) est la bienvenue afin de permettre à l'équipe rédactionnelle d'étoffer ses prochains numéros. Alors bon vent à cette revue à laquelle nous souhaitons longue vie.