Le programme de réalisation des centres d'enfouissement techniques dans la wilaya de Tizi Ouzou a été revu à la baisse en raison des oppositions de citoyens. Le blocage du programme de réalisation des centres d'enfouissent technique (CET) et des décharges contrôlées met en échec le schéma directeur de l'environnement dans la wilaya de Tizi Ouzou. La réalisation de ces structures, la création de micro entreprises pour le tri, la valorisation des déchets par des opérateurs économiques, entre autres, sont les fondements de ce plan d'orientation. Sur 18 CET et les décharges contrôlées projetés dans la wilaya de Tizi Ouzou dans le cadre du quinquennat 2005-2009, seuls 3 ont été réalisés et 3 autres sont en difficulté. Le reste étant abandonné à cause des oppositions. Alors que des localités entières croulent sous des ordures, que des décharges à ciel ouvert se multiplient à travers la wilaya, toutes les opérations visant à réaliser des infrastructures de traitement des déchets se retrouvent au point mort. La situation est inextricable, devant l'inertie des uns et la démission des autres. Pendant ce temps, des tonnes d'ordure sont déversées dans les oueds et forêts. Aux Ouadhias, au sud de la wilaya, le projet bute sur un problème technique, précise-t-on. La réalisation d'un ovoïde, programmé dans le cadre du programme intempéries 2007 n'est toujours pas réalisé. Le canal qui devait être connecté au CET a pour rôle de recevoir les eaux usées et pluviales ainsi que les lixiviats (liquide résiduel provenant des la percolation de l'eau à travers les ordures). La construction du CET de Larbaâ Nath Irathen est compromise jusque-là, faute d'assiette foncière devant accueillir le projet. L'installation de ses équipements sur le site d'une ancienne mine a buté sur l'opposition de villageois. Des problèmes d'ordre technique et financier se sont posés par la suite pour le second terrain choisi, car de grands ouvrages y étaient prévus. Le premier vice-président de l'APW de Tizi Ouzou, M. Saadi Hadibi, a regretté l'absence de volonté dans la gestion des oppositions, expliquant : «Le rythme des rencontres des commissions installées pour gérer les oppositions contre les projets publics n'est jamais soutenu, ni régulier. En fait, il n'y a aucune stratégie de négociation qui permette le suivi, par l'administration, des dossiers litigieux». «C'est une impasse, les gens ne font plus confiance à l'administration», ajoute-il. La tergiversation des pouvoir publics à utiliser la force publique face à des opposions infondées constitue un autre écueil. Sollicité pour une entrevue, le directeur de l'environnement de la wilaya, M. Kabache, s'est dit indisponible pour toute la semaine. Depuis 2009, seulement 3 CET ont été mis en service. Il s'agit des centres de Draâ El Mizan, Ouacifs et Tizi Ouzou (Oued Falli). Toutefois, le centre de stockage de Oued Falli est toujours amputé de son centre de tri. L'exploitation de celui-ci (centre de tri, ndlr), prévue initialement pour le mois juillet 2010, est retardée par l'étude d'acquisition des équipements. Le directeur de l'environnement nous avait déclaré, lors d'une précédente entrevue : «Le tri se fait de façon informelle par de petites unités non agréées ». A ce jour, aucune unité n'a été identifiée, d'après nos informations, dans le but de les insérer dans le secteur formel de cette activité.