Il n'y a pas d'autre solution, la wilaya de Biskra doit avoir sa centrale électrique qui offrirait du courant électrique en quantité suffisante pour tous et permettrait d'étendre le réseau de distribution aux régions les plus enclavées. Des dizaines d'habitants de Haï Saâda 1 et de Haï El Fadjr, sis à El Alia, ont envahi, hier matin, le siège de la société de distribution de l'électricité et du gaz de Biskra (SDE) pour clamer leur mécontentement et leur colère suscités par la faiblesse du courant électrique dans leurs habitations, où, selon leurs dires, les climatiseurs et les réfrigérateurs ne fonctionnent pas durant les après-midi et entre 19 et 22h. Les protestataires qui ont demandé à rencontrer le directeur de cette entreprise, après avoir attendu une bonne heure, ont été avisés de l'absence de celui-ci. Ils ont alors pénétré dans les locaux et se sont mis à le chercher d'un bureau à l'autre et dans les étages, mais en vain. En furie, ils ont, au moyen de grosses pierres, paralysé la circulation sur le boulevard faisant face à la direction visée. Au même moment, la SDE organisait une journée d'information à la maison de la culture de Biskra pour mettre en avant les innombrables travaux réalisés pour renforcer les capacités des réseaux de distribution. Rien que pour 2012, 1500 millions de dinars ont été alloués pour la rénovation et le renforcement des installations. Notons que l'entreprise gère plus de 143 000 abonnés à électricité et presque 72 000 au gaz. L'année dernière, elle a acheté 1318,1 gigawatts dont 193,8 ont été perdus à cause des multiples agressions du réseau de distribution et des branchements illégaux. Elle comptabilise également une perte estimée à 400 millions de dinars qui viennent s'ajouter aux 875 millions de dinars de créances. Elle couvre presque 95 % du territoire de la wilaya en électricité et 55 % en gaz naturel. Ces chiffres éloquents qui démontrent bien que la SDE fournit des efforts quotidiens pour satisfaire ses clients, n'ont, malheureusement aucun écho auprès de ces derniers, intéressés uniquement par leurs foyers qu'ils désirent voir alimentés en permanence en électricité. Ce qui n'est apparemment pas le cas au vu de la multiplication des mouvements de protestation éclatant un peu partout. La veille, ce sont les habitants de Laâzilet qui se sont rassemblés sur le boulevard Hakim Saâdane pour signifier leur désarroi face aux multiples coupures de courant et des chutes de tension. A noter que ces désagréments, réapparaissant cycliquement, sont signalés dans plusieurs communes. Ainsi, à Chetma, Bordj Ben Azzouz, Djemorah, Branis, El Kantara, Aïn Naga et bien d'autres, les citoyens sont vivement excédés par cette situation que «rien ne peut justifier dans un pays producteur de gaz et de pétrole», dira l'un d'entre eux qui a ajouté: «La wilaya de Biskra devrait avoir sa propre centrale électrique. Les gens sont à bout.» En effet, une telle réalisation offrirait du courant électrique en quantité suffisante pour tous les abonnés, et permettrait d'étendre le réseau de distribution aux contrées les plus enclavées, et enfin, ce qui n'est pas négligeable, aura des répercussions favorables sur le secteur agricole. Sa disponibilité est devenue une question de sécurité familiale, alimentaire, économique et sociale.