Les adversaires du secrétaire national du FLN, scindés en trois clans, n'ont pu le destituer, et ce, malgré plusieurs tentatives. Abdelaziz Belkhadem a été conforté dans son poste de secrétaire général du FLN lors de la réunion de vendredi dernier du comité central du parti. Ses adversaires, scindés en trois clans, n'ont pu le destituer de son poste, et ce, malgré plusieurs tentatives. Mieux encore, au lendemain de la clôture de la session du comité central, M. Belkhadem, se sentant en position de force, a menacé ses adversaires. Il a promis d'adopter une autre stratégie et d'être peu clément. UNE REUNION DANS LES PROCHAINS JOURS Face à cette situation, que comptent faire les animateurs des mouvements de redressement ? Il semblerait qu'on ait opté pour le stand-by ! Si l'ex-ministre de la Formation professionnelle, Boujemaâ Haïchour, a décidé de baisser les bras, estimant que sa mission est achevée, le groupe des médiateurs, composé d'anciens cadres et militants du parti, n'a rien prévu pour l'heure. Le groupe envisage de se réunir dans les prochains jours pour débattre de la situation qui prévaut au sein du parti et essayer de dégager des actions pour éventuellement «sauver», ce qui reste du FLN. Ce groupe pense que l'image du vieux parti a été ternie. «Lorsqu'on demande à des jeunes n'ayant aucun lien avec le FLN de matraquer un responsable du parti, un militant et moudjahid qui a un long parcours au FLN, cela fait mal. Il faut trouver un remède à cette situation», regrettent les représentants de ce groupe, composé, entre autres, de Abderrezak Bouhara, Mohamed Boukhalfa, Affane Djllali et Abdelkader Hadjar. GROUPE DES MEDIATEURS Ces derniers rappellent qu'ils ont été sollicités par Belkhadem pour servir de médiateurs. «Nous avons accepté cette mission et nous avons proposé une démarche fondée sur l'exercice de la démocratie, notamment le recours au vote à bulletins secrets. Belkhadem a accepté avant de se rétracter», déplore le groupe des médiateurs qui regrette le recours à la violence. «Nous avons fait de notre mieux pour éviter la confrontation et la violence, malheureusement, il ne nous ont pas écoutés, donc on se limite à cela. Nous allons, en concertation avec les moudjahidine, anciens cadres et militants, essayer de dégager une action pour sauver le parti», affirme le groupe des redresseurs. L'ex-ministre de la Formation professionnelle, Boudjemaâ Haïchour, estime que sa mission a également pris fin. Tout en critiquant le comportement de Belkhadem, M. Haïchour n'envisage pas de se rallier aux redresseurs : «J'ai autant de divergences avec Belkhadem qu'avec les redresseurs. Nous avons partagé l'idée du départ du SG du FLN sans plus. Nous avons échoué et chacun reprend son chemin.» Pression maintenue de Kara et Abada M. Haïchour tient à préciser qu'il n'est pas un homme de clan, mais de conviction politique : «Je n'appartiens à aucune chapelle et j'assume mes responsabilités.» Tout en qualifiant de coup de force et de coup d'Etat organique la mainmise de Belkhadem sur le FLN, M. Haïchour dit connaître les ambitions de ce dernier pour devenir président de la République : «Belkhadem s'inscrit dans cette perspective. Il a organisé son parti pour qu'il puisse être au rendez-vous avec son destin.» S'agissant du silence du président d'honneur du parti, qui est, selon Belkhadem, au courant de la crise qui secoue le FLN, M. Haïchour pense que «Bouteflika a décidé de ne pas intervenir, estimant qu'il s'agit là d'un problème interne que les militants doivent régler entre eux». Cet ex-ministre fera remarquer que toutes les décisions qui émaneront de Belkhadem seront illégales et de «non-droit». Seulement, sur le terrain, Belkhadem agit d'ores et déjà à sa guise, narguant ses adversaires. Face à cette situation, seul le clan dirigé par Abada et Kara a décidé de maintenir la pression sur le SG. Ils vont, selon leurs dires, déposer une plainte contre Belkhadem. «Nous sommes en train de constituer un dossier qui accablera le SG. Nous avons des enregistrements et des vidéos prouvant que Belkhadem a fait appel à des gens qui ne sont pas des militants du FLN. Des jeunes rémunérés pour tabasser les véritables militants», souligne M. Abada. M. Kara qualifie, pour sa part, Belkhadem de dictateur : «Belkhadem ment lorsqu'il parle des 251 signatures, nous avons la preuve de ce que nous avançons. Nous avons quitté la salle au deuxième jour des travaux, car nous avons compris que Belkhadem ne reculera devant rien pour arriver à ses fins.» Kara promet de continuer le combat jusqu'à la destitution de Belkhadem !