La situation a failli dégénérer, n'était la présence des brigades antiémeute qui ont mis fin aux jets d'oeufs lancés par les partisans de Belkhadem. «Belkhadem n'a jamais été l'initiateur du mouvement de redressement initié en 2003», a affirmé le chargé de communication du mouvement de redressement et de l'authenticité, Mohamed Seghir Kara, hier à Oran. Et d'ajouter: «Nous l'avons introduit dans le mouvement d'alors afin que ce dernier joue le rôle de catalyseur dans le but de réunifier les rangs du FLN, et le voilà faire de notre formation un parti divisé en deux clans alors que celui qui soutient Belkhadem est bourré de toute sorte d'énergumènes». Le mal qui ronge le vieux parti est visiblement profond tandis que son dénouement n'est pas pour demain. Tout compte fait, deux clans, aux convictions diamétralement opposées, continuent de se livrer une guéguerre féroce. La kasma II, fief de toutes les contestations, a vécu, hier, une matinée houleuse. Les redresseurs, guidés par Abdelkrim Abada et Mohamed Seghir Kara ont tenu un discours corsé contre Belkhadem. En face, les partisans de Belkhadem, emmenés par le colonel Abid, ont bravé la forte présence policière. Ils étaient venus en force chahuter le rassemblement organisé par les anti-Belkhadem. Scandant des slogans favorables au maintien de Belkhadem, ces derniers ont accusé Abada et Mohamed Seghir Kara et tous les présents de «traîtres au FLN». La situation a failli dégénérer n'était la présence, en force, des brigades antiémeute qui ont fait face aux jets d'oeufs «orchestrés» par les pro-Belkhadem contre les détracteurs de ce dernier et ce, lorsque les deux membres du mouvement de redressement devaient quitter la salle du rassemblement. Auparavant, ayant à peine entamé son discours, Abdelkrim Abada a été interrompu par une voix provenant du fond de la salle revendiquant le départ du secrétaire général du FLN. «Belkhadem dégage», a-t-elle tonné sous les applaudissements des présents structurés dans leur majeure partie dans la kasma II. Son intervention terminée, Abada a, dans l'enchaînement, relevé ce qu'il a qualifié «de tares impardonnables qui ont accompagné la tenue du 9e congrès du FLN dont «l'instigateur est Belkhadem». Et d'ajouter: «Le ministère de l'Intérieur a émis des réserves sur 40 membres du comité central». Il apparaît bien que le 9e congrès du FLN est à l'origine de la goutte qui a fait déborder le vase. «Nous avons tenu un congrès en présence de 13 mouhafadhas illégitimement désignées», a révélé Abdelkrim Ababa. «Nous allons perdre les élections de 2012 étant donné que le FLN est dénué de toute base militante.» Les raisons sont connues «par le commun des mortels», a expliqué Abada qui a révélé que «des hommes d'affaires, qui n'ont aucun discours politique, ont, dès maintenant, réservé leur place au sein de l'Assemblée populaire nationale». Par ailleurs, pas moins de trois personnes, dont un policier, ont été blessées hier, dans des affrontements entre militants du FLN devant le siège de l'ex-mouhafada, actuel centre de recherche scientifique, dans la ville de Batna. Selon les premières informations rapportées par le journal on line Toutsurlalgerie (TSA), un dispositif policier important était présent ce matin pour sécuriser le déroulement de l'élection du bureau de la mouhafada à Batna. Les protestataires, venu de plusieurs communes, se sont rassemblés pour former un bouclier humain face aux voitures des autres militants qui étaient venus eux, pour prendre part à l'élection. Un accrochage a éclaté entre les deux camps, deux militants ont été blessés et un policier aurait été brûlé à l'oeil avec de l'acide.