Le placement en détention du militant des droits de l'homme Mohamed Smaïn a fait réagir nombre d'organisations, dont la Fédération internationale des ligues des droits de l'homme, l'Organisation mondiale contre la torture, le Réseau euroméditerranéen des droits de l'homme, le Collectif des familles de disparus, la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme. Ces organisations dénoncent «l'arrestation et le placement en détention de Mohamed Smaïn qui n'a jamais cessé de se battre aux côtés des familles de victimes du conflit civil des années 1990». La déclaration des ONG citées ci-dessus indique que «Mohamed Smaïn a été arrêté le 19 juin 2012 par des éléments des brigades mobiles de la police judiciaire de la Sûreté de la wilaya de Relizane, sans mandat d'amener ni d'arrêt. Selon les informations reçues, cette arrestation fait suite au défaut de présentation de M. Smaïn suite à deux convocations du parquet général de Relizane pour se soumette à une contre-expertise médicale. Or, d'après M. Smaïn, lesdites convocations ne lui ont jamais été transmises. De fait, M. Smaïn purge depuis une condamnation à une peine de prison de deux mois». Ceci et de rappeler que le procès contre M. Smaïn «découle d'une plainte pour «diffamation», «outrage» et «dénonciation de crimes imaginaires» déposée par Mohamed Fergane, ancien maire de Relizane et responsable de la milice de légitime défense pour la wilaya de Relizane, ainsi que par huit autres anciens «patriotes». Cette plainte avait été introduite après que Mohamed Smaïn eut alerté la presse algérienne, le 3 février 2001, sur «l'exhumation, par les services de gendarmerie et la milice de Fergane, d'un charnier qu'il avait découvert et sur le déplacement de ce dernier vers un lieu inconnu». La déclaration des ONG note que «le harcèlement dont est victime Mohamed Smaïn est symptomatique du climat d'impunité qui prévaut en Algérie. Les activités de Mohamed Smaïn à Oran et Relizane en faveur des familles de disparus et son action pour que la vérité soit faite sur les violations perpétrées en Algérie, particulièrement pendant le conflit civil qui a ravagé le pays dans les années 1990, lui valent d'être la cible des autorités». Les organisations signataires appellent «les autorités à libérer immédiatement et inconditionnellement Mohamed Smaïn et mettre fin au harcèlement judiciaire dont il est victime, qui ne vise qu'à sanctionner son rôle dans la lutte contre l'impunité en Algérie».