Le Collectif des familles de disparus en Algérie (Cfda) et SOS Disparus font savoir, dans un communiqué rendu public mardi dernier, avoir saisi la veille, lundi 19 mars, la rapporteuse spéciale sur la situation des défenseurs des droits de l'Homme des Nations unies ainsi que le rapporteur spécial sur les défenseurs des droits de l'Homme en Afrique, quant à la situation de Mohamed Smaïn. «Cette demande d'intervention urgente fait suite au harcèlement judiciaire dont est victime Mohamed Smaïn pour avoir osé briser la loi du silence et lutter contre l'impunité suite aux violations perpétrées en Algérie dans les années 1990 dans la région de Relizane», est-il expliqué dans le communiqué. En 2001, est-il rappelé, alors que le concerné était responsable de la Laddh à Relizane, il avait informé les éléments de la Gendarmerie nationale de la présence d'un charnier qu'il avait découvert. Ayant ensuite constaté que ces derniers ainsi que les membres de la milice ont déplacé les corps pour faire disparaître toute preuve des exactions commises, il a décidé alors d'alerter l'opinion publique à travers la presse nationale. Ce fut à la suite de cette dénonciation qu'une plainte fut déposée par Mohamed Fergane, ancien maire de Relizane et responsable de la milice dite «de légitime défense», ainsi que huit autres ex-membres de cette milice, pour «diffamation», «outrage» et «dénonciation de crimes imaginaires», lit-on encore dans le communiqué.Les auteurs du texte rappellent que le mis en cause, après s'être battu dix ans durant avec l'appareil judiciaire, fut condamné à 2 mois de prison ferme, 50 000 DA d'amende et 10 000 DA de dédommagement suite à cette plainte. Aussi, le Collectif de familles de disparus en Algérie (Cfda) et SOS disparus, préoccupés par la situation de Mohamed Smaïn, condamnent fermement le harcèlement judiciaire qu'il subit, en tant que défenseur des droits de l'Homme en Algérie. Le Cfda et SOS disparus ont, conséquemment à cette situation, sollicité la rapporteuse spéciale sur la situation des défenseurs des droits de l'Homme des Nations Unies et le rapporteur spécial sur les Défenseurs des droits de l'Homme en Afrique, afin de protéger Mohamed Smaïn d'une arrestation, dont le réel motif n'est que de le sanctionner pour son rôle dans la lutte contre l'impunité en Algérie. M. C.