Le ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques (MPRH) avait conçu et mis en œuvre toute une stratégie pour la construction et la création effective de ce centre de recherche de la pêche et de l'aquaculture. Le Centre national d'étude et de documentation sur la pêche et l'aquaculture (CNDPA) est un établissement à caractère administratif créé en 1993, mais n'est opérationnel que depuis 1996. Jusqu'à l'année 2000, le nombre de chercheurs dans ce centre était insignifiant, ne dépassant même pas la vingtaine. Aujourd'hui, bien que les techniques soient maîtrisées par les ingénieurs algériens (filles et garçons), le CNDPA n'a toujours pas vu son statut modifié. Il est implanté à Bou Ismaïl, wilaya de Tipaza. En outre, 5 stations qui lui sont rattachées ont été créées et sont localisées dans les wilayas de Tlemcen, Aïn Defla, Tipaza, Ouargla et El Tarf. Les ressources naturelles marines, l'aquaculture continentale, l'aquaculture saharienne et l'aquaculture marine tels sont les thèmes de recherche de ces annexes. Toujours dans le cadre de la stratégie inhérente à la création d'un grand centre de recherche de la pêche et de l'aquaculture, il est envisagé la création d'une unité de recherche pour la pêche et l'aquaculture. Elle permettra de concrétiser les recherches universitaires initiées au CNDPA à travers l'intégration des chercheurs et des universitaires au sein du CNDPA-EPST (établissement public à caractères scientifique et technologique). Huit équipes de recherche ont été identifiées. Chaque équipe est composée de 4 chercheurs qui se pencheront sur un éventail de thèmes qui concernent la pêche et l'aquaculture, pour ne citer que celui de la dynamique des populations, la commercialisation et la valorisation des produits de la pêche ; la fabrication des aliments artificiels composés pour le poisson, les algues, la maîtrise des techniques de pisciculture continentale et valorisation des ressources hydriques, étude comparative des stocks de la qualité des mollusques. En 2005, le CNDPA avait tenté une expérience relative à la production de la carpe argentée, une espèce très sensible. Il s'est avéré que la reproduction ne s'effectue que dans son milieu naturel, notamment la Chine. Les travaux de recherche sont toujours en cours. Les mâles ont fait défaut contrairement aux femelles lors de cette tentative. Toujours durant la même année, le CNDPA avait entrepris une autre expérience pour la reproduction du sandre (espèce d'eau douce). C'est un carnassier d'une qualité supérieure. La surproduction de cette espèce déstabilise le milieu naturel. Sa reproduction ne dépasse point 2%. Le CNDPA avait réussi quand même à produire quelques milliers d'alevins de sandre. Quatre plans d'eau (barrages) ont été ensemencés de cette espèce. Après avoir pu adapter le mulet de la mer à l'eau douce, le CNDPA avait réalisé son expérience au niveau de certains sites. On peut y trouver dans le barrage de Boukourdane, wilaya de Tipaza, quatre espèces de poissons, en l'occurrence la carpe royale, le mulet, le sandre et la carpe argentée. Néanmoins, toute opération de repeuplement des plans d'eau ou barrages doit faire l'objet d'une étude préalable du CNDPA. Le développement de l'activité aquacole se déroule au nord et au sud du pays. Plusieurs projets viennent d'être lancés grâce au Programme de soutien à la relance économique (PSRE). Dans la wilaya de Ouargla existe un centre de production de tilapia. C'est une espèce qui vit dans l'eau douce, mais qui, à l'origine, avait été importée d'Egypte, et que les Américains appellent « le poisson du futur ». Le CNDPA compte aujourd'hui 29 ingénieurs, alors que pour ne citer que l'exemple d'un pays voisin, l'INRH marocain compte 110 chercheurs et 2 bateaux scientifiques. Le CNDPA est à la recherche d'une nouvelle dimension afin de répondre aux besoins du secteur de la pêche et de l'aquaculture. En plus du volet juridique, les moyens matériels, technologiques et humains deviennent impératifs. Pour le dernier relatif aux moyens humains, l'Algérie dispose d'universitaires et de chercheurs qui sont en mesure de relever le défi. En matière de coopération, le CNDPA vient de signer des conventions de coopération avec les centres de recherche d'Egypte et de Mauritanie et la FAO. Les universitaires du CNDPA ont acquis un savoir technologique et scientifique grâce aux contacts avec les experts des bureaux étrangers et les scientifiques étrangers. Ce capital mérite d'être fructifié car le développement de la pêche et de l'aquaculture a besoin d'une assistance de chercheurs et de scientifiques. L'investissement à coups de milliards ; pour que le secteur relève la tête, ne pourra pas être rentabilisé sans l'apport des universitaires et des chercheurs.