La Cité Kara II, sise dans la localité d'Es Sènia, a vécu l'effroi, avant-hier, lorsqu'un homme, âgé de 44 ans, a été égorgé devant sa femme et sa fille de 16 ans. Selon toute vraisemblance, le mobile du crime est le vol. En effet, la victime en question a été attaquée dans son domicile par des individus au moment où elle s'apprêtait à quitter son foyer pour vaquer à ses occupations quotidiennes. Profitant de cet instant où la rue était pratiquement déserte, les malfrats se jetèrent sur leur proie en l'étranglant avant de l'achever au couteau, comme l'attestent les traces visibles au cou. Son épouse ne sera pas épargnée, puisqu'elle sera maltraitée elle aussi. Elle présente plusieurs blessures et contusions. Elle a été gardée sous surveillance médicale au niveau des urgences. Quant à la jeune fille, qui a vu son père mourir sous ses yeux, elle est placée dans un endroit sûr, afin de lui éviter les représailles des assassins qu'elle doit avoir reconnus puisque l'horreur s'était passée en sa présence. Pour l'heure, les services de sécurité ont déclenché une enquête pour identifier les auteurs du crime. En tout état de cause, ce genre de situations était inévitable car, cette famille n'est pas la seule à avoir fait les frais d'actes répréhensibles d'individus qui osent aller jusqu'au crime gratuit. Nombre de locataires ont porté plainte pour des actes d'agression. D'autres ne le font pas par peur que leurs enfants ou eux mêmes fassent l'objet de règlement de compte. Il y a lieu de dire, comme a voulu en témoigner un citoyen de cette cité, que « la cité Kara II est devenue un no man's land. » Par ailleurs, il faut signaler que l'effet des psychotropes n'est pas étranger à cet état de fait. Les agresseurs de cette malheureuse famille ont dû agir dans un état d'inconscience pour pouvoir arriver à un tel acte. Ce qui ne pardonne en aucun cas leur geste fatal. Enfin, en matière de consommation et de commercialisation des barbituriques de tous types, qui sont légions dans cette zone, la cité Kara II est entrain de se tailler une réputation digne des quartiers malfamés de Bogota. L'absence d'infrastructures d'accompagnement et particulièrement d'équipements culturels dans cette région longtemps enclavée et dont le nombre a atteint les 20 milles âmes, fait que celle ci devienne un nid de criminels et de voleurs.