Une carte descriptive complète des ressources disponibles pour la wilaya de Biskra a été établie, permettant le contrôle de la qualité des eaux de surface et souterraines, et des dangers les guettant. Une journée d'étude consacrée à la restitution du plan directeur d'aménagement des ressources en eau (PDARE), lequel plan a été réalisé par les techniciens de l'agence du bassin hydrographique-Sahara (ABHS) en coopération avec un organisme allemand spécialisé en système aquifère, s'est dernièrement déroulée à la maison de l'enseignant de Biskra. Les représentants des usagers et intervenants dans le secteur de l'eau (DSA, CRSTRA, ADE, DRH…) ont eu droit à une description complète des ressources hydriques disponibles pour la wilaya de Biskra, de la qualité des eaux de surface et de celles dites souterraines, et des dangers guettant cette ressource. Un film retraçant les réalisations du secteur de l'hydraulique durant la dernière décennie, a été projeté. «Si la wilaya de Biskra est en passe de devenir un grenier à blé, il est nécessaire de rappeler que cela est possible grâce à la disponibilité de l'eau puisée dans les nappes phréatiques puisque l'eau de pluie y est réduite à sa plus simple expression», a rappelé le directeur de l'ABH Sahara, Abderrazak Khadraoui. Cet établissement a chapeauté les trois missions du PDARE dont la réalisation en trois étapes s'est étalée sur quatre années. A cet effet, un réseau piézométrique de surveillance comptant 358 points de mesures et d'observations couvrant la totalité de la wilaya de Biskra, a été mis en place. Cette carte a permis de déterminer le sens de l'écoulement des eaux de Chott Melghir, sa zone d'alimentation, son degré de salinité, sa conductivité électrique et sa teneur en nitrate et chlorures, ont expliqué les intervenants. La finalité du PDARE est de permettre un suivi annuel et saisonnier du niveau hydrostatique de chaque nappe, de fournir des informations concrètes et fiables aux utilisateurs de l'eau sur l'état et la qualité des eaux souterraines, de détecter les signes de surexploitation et de pollution et de déterminer les zones à protéger en priorité. «Ce plan était nécessaire pour déterminer les quantités des eaux utilisées et celles disponibles, pour analyser la qualité des eaux ainsi que les besoins futurs en eau potable domestique, industrielle ou agricole et les causes de pollution de cette matière vitale», a confié le directeur des ressources en eaux, Abdenour Sellam. Biskra, wilaya de 21 509 km², comptant 775 000 habitants, totalise 90 000 ha de terres agricoles irriguées sans véritable comptage. En 2011, elle a utilisé 1 milliard de m3 d'eau rien que pour les cultures. Même si elle est bien dotée en ressources hydriques vu que l'ensemble de sa superficie repose sur l'immense bassin hydrographique de Chott Melghir qui est un des grands bassins versants de l'Algérie, «le secteur de l'eau pâtit néanmoins d'un déséquilibre au niveau de la distribution; celle-ci a ses différents utilisateurs dont la plupart en profitent sans comptage mais aussi des centaines de puits non autorisés constellant la région», selon le responsable local du secteur. Couvrant 68 750 km², soit 3,4% du bassin saharien, le Chott Melghir englobe entièrement la wilaya de Biskra et une partie des wilayas de Batna, M'Sila, Tébessa, Khenchela, Laghouat et El Oued, où une population de 1 522 732 habitants répartis sur 110 communes, est essentiellement alimentée par ses eaux accumulées dans 30 sous-bassins contenant des milliards de m3 d'eau. Avec la finalisation de cette étude, l'ensemble des 5 bassins hydrographiques couvrant le pays est identifié, cartographié et minutieusement suivi.