La cour d'appel de Paris s'est opposée mercredi à la demande d'extradition formulée par l'Algérie de Mourad Dhina, détenu à Paris depuis le 16 janvier. M. Dhina devrait par conséquent être remis en liberté d'ici la fin de journée de la maison d'arrêt de la Santé où il était écroué. Fondateur du mouvement Rachad (droiture) basé en Europe et ex-cadre du Front islamique du salut (FIS, dissous), M. Dhina, physicien exilé en Suisse, avait été arrêté à l'aéroport parisien d'Orly en vertu d'un mandat d'arrêt international. L'avocat de l'opposant algérien a salué cette décision. «C'est une décision logique, étant donné que les autorités algériennes n'ont pas produit d'éléments sur la nature, le fondement et les dates des faits reprochés», a réagi Me Antoine Comte. La demande algérienne s'appuyait sur une condamnation par contumace en juin 2005 de M. Dhina pour enrôlement dans un groupe terroriste armé actif à l'étranger. Le parquet général avait émis un avis défavorable à la demande d'extradition algérienne lors de l'audience le 20 juin. Il avait relevé des discordances sur la date des faits reprochés, mais aussi des imprécisions sur les faits eux-mêmes, à savoir l'accusation d'avoir commandité ou financé l'achat d'un avion pour le compte d'un groupe terroriste. Mourad Dhina avait été arrêté après avoir assisté à une réunion du bureau exécutif de Rachad.