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Khenchela : dur, dur d'être wali
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Publié dans El Watan le 13 - 07 - 2012

Depuis une semaine, chômeurs, habitants sinistrés et gardes communaux se succèdent devant la wilaya pour manifester leur mécontentement. El Watan Week-end est parti à Khenchela, l'autre grand bastion des Aurès, où le wali compose avec les féodalités locales.
A Khenchela, la durée du mandat d'un wali est de… quinze mois ! Mohamed Bourekba, militant FNA et candidat aux dernières élections législatives, énumère les noms des différents walis qui se sont succédé à la tête de l'exécutif ces dix dernières années. «Ici, si un wali touche les intérêts en jeu, il est muté ailleurs. L'ex-wali, Abdelkader Bouazgui, qui a beaucoup fait pour la ville, a été muté au bout de dix-huit mois, car il commençait à remettre en cause les intérêts des clans. Ils l'ont envoyé à Batna! Maintenant, il est wali de Tizi Ouzou. Il y a même un wali qui n'est resté que trois mois, c'est vous dire le pouvoir de nuisance des familles régnantes sur la ville.» Il y a toutefois des exceptions, nous précise-t-on. Mais si certains walis ont pu tenir plus longtemps que les autres, c'est «parce qu'ils ont prêté allégeance aux clans».
L'actuel wali de Khenchela, Djelloul Boukarabila, installé en avril 2011, avait promis aux habitants des «changements au cours des deux prochaines années». La population l'a pris au mot et a décidé de lui rappeler ses engagements cette semaine. C'est donc logiquement contre l'imposante grille de la wilaya que sont venues s'échouer toutes les protestations : celle pour le logement, avec route coupée à la circulation, celle contre la pénurie d'essence, qui a causé des files interminables devant les stations de la ville. Mais aussi celle des chômeurs exigeant de se voir remettre les clés des commerces qui leur ont été promis. Ou des gardes communaux dans le cadre de la campagne nationale qu'ils mènent pour être reconnus. Ou des habitants des villages limitrophes venus protester contre le fait qu'ils n'ont toujours pas d'eau courante, alors qu'ils vivent près du barrage de Babar qui renferme… 35 millions de mètres cubes d'eau.
Familles locales
Fatigué, les traits tirés, en chemise, le wali tente de faire face aux critiques dont il fait l'objet. Entouré de son staff, il inventorie les projets en cours de réalisation qui doivent permettre à la ville de rattraper son retard : «Il est important qu'une ville comme Khenchela, qui compte près de 500 000 habitants et comprend 21 communes, rattrape son retard en matière d'équipements et d'infrastructures. Nous allons construire trois théâtres, ouvrir une cinémathèque, développer le tourisme et l'agriculture. Mais c'est vrai aussi que dans cette ville, dès qu'on tente de faire bouger les choses ou de mettre fin à certaines pratiques, on se retrouve immédiatement confronté à des résistances.»
Ali, fin connaisseur de la scène politique locale, a son explication sur les retards pris par la wilaya dans son développement. Et pour lui, elles sont à chercher ailleurs, l'influence supposée des puissantes familles locales étant très largement exagérée. «Elle servirait à cacher l'incompétence de l'administration et des responsables locaux. Khenchela est devenue le sanctuaire des incompétents, souligne-t-il. Quand le ministère de l'Intérieur veut sanctionner un wali ou un cadre de l'administration, il le mute ici. L'année dernière, 19% du budget alloué à Khenchela ont été dépensés. L'année précédente, 11%. Il n' y a pas eu de distribution de logements depuis 2004 (une distribution de 1150 logements est prévue, ndlr), voilà la réalité de la situation. La ville est à l'arrêt. Les routes sont défoncées. La zone industrielle est vide et l'Etat ne sanctionne personne. Pendant ce temps-là, à Batna, on construit.»
Rivalités
Du coup, la réussite de Batna distante de quelque 70 km est mal vécue par une partie de la population. La rivalité avec «la capitale des Aurès» est palpable et certains cadres de la wilaya la revendiquent même. D'autres réfutent de reconnaître à Batna le titre de «berceau de la Révolution». «Les Batnéens ont travesti la réalité, affirme Mohamed Bourekba. Ils disent que la première balle, lors du déclenchement de la guerre de Libération, a été tirée chez eux, c'est faux. Elle a été tirée ici à Khenchela, à Chaâbet El Ghoula. Mais il faut leur reconnaître leur extraordinaire capacité à tirer profit de la Révolution. Ils ont en fait un fonds de commerce rentable et profitable pour leur ville.» D'autres préfèrent mettre en avant le favoritisme dont Batna aurait bénéficié grâce aux nombreux hauts responsables politiques nationaux originaires de la ville. «Nous, nous n'avons pas un président de la République (Lamine Zeroual) ni un ancien Premier ministre (Ali Benflis).
Cinémathèque
C'est comme cela qu'ils ont pu avoir un aéroport, une troupe de théâtre professionnelle, des usines… Batna s'est développée au détriment de Khenchela», affirme le militant du FNA. A la maison de la culture, Mohamed Nemili, le directeur reconnaît le déficit d'image dont souffre la wilaya. Pour preuve : la cinquième édition du Festival de la chanson chaoui vient de prendre fin dans une totale indifférence, alors qu'au même moment le Festival international de Timgad a droit à une très large couverture médiatique. «Khenchela doit pouvoir organiser un festival maghrébin dans les prochaines années, déclare-t-il. Le rayonnement de la ville passe aussi par la culture.»
En attendant des jours meilleurs, les Khenchelis peuvent toujours s'asseoir sur les marches du bâtiment en verre qui abrite la cinémathèque pour tuer le temps. Construite à coups de milliards et déjà équipée d'une cabine de projection, elle n'est pourtant toujours pas ouverte au public. L'eau n'est toujours pas raccordée, la climatisation est défaillante et un défaut de revêtement de la toiture a provoqué une infiltration d'eau qui a déjà endommagé plusieurs sièges. «Regardez un peu l'état des routes, demande Ammar, chauffeur de taxi depuis vingt ans. Elles sont crevassées. A Khenchela, on ne conduit pas en ligne droite. On est obligé à chaque fois de donner un coup de volant à droite puis un autre à gauche si on ne veut pas que la voiture échoue dans un trou. Comment une ville avec autant de possibilités en est-elle arrivée là ? C'est la question que tous les Khenchelis se posent. Et dire que jusqu'en 1968, il y avait ici un aéroport militaire, quatre cinémas, un théâtre et une ligne de chemin de fer. Quarante ans plus tard, il ne reste plus rien, sauf les trous!»


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