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Citoyenneté politique, militantisme et élections législatives
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Les analyses produites sur les élections législatives du 10 mai 2012 ont insuffisamment mis l'accent sur le lien entre citoyenneté politique, militantisme et élections législatives, privilégiant de façon démesurée, nous semble-t-il, une approche quantitative centrée sur le nombre de votants ou d'abstentionnistes, ou se focalisant sur le discours politique dominant qui aurait influé sur le vote au profit du FLN.
Il est pourtant essentiel de questionner leur mode de fabrication dans un système sociopolitique qui ne s'est pas constitué sur la base de la représentativité et de la légitimité politiques. La sociologie électorale, réduite à opérer une interprétation des données peu fiables concernant l'importance de tel ou tel parti, est nécessairement biaisée. Il est impossible, aujourd'hui, d'accéder à une cartographie politique sérieuse pouvant nous éclairer sur la représentativité de tel ou tel parti dans la société algérienne marquée par le flou socio-organisationnel, l'opacité politique, le très faible enracinement des partis dans le tissu social, la peur et l'absence de tout débat contradictoire rigoureux et libre.
Dans ces conditions, il semble abusif d'évoquer le vote comme un acte «citoyen» quand sa signification, qui lui est attribuée par une majorité de la population, est administrative ou familiale. Le vote est enfin perçu comme une opportunité pour accéder à une place sociale dans la société. Les personnes ont été conduites à voter par peur d'être interdites de papiers administratifs sans la présentation de la carte de vote. Par opportunisme, parce que certains espéraient obtenir des avantages en retour du service rendu au candidat choisi. La pression du réseau familial ne peut pas être sous-estimée, même si des divergences partisanes sont prégnantes dans certaines familles. Les affinités régionales sont consubstantielles au fonctionnement du système politique, favorisant le vote au profit de «ould bladi». Enfin, le régime politique n'a pas lésiné sur le déploiement d'une publicité ombrageuse, agressive et peu scrupuleuse de la vie privée des gens, pour culpabiliser les personnes dans le but de les contraindre à voter.
La transgression du sens politique du vote
Il est donc possible d'indiquer la transgression du sens politique du vote, indiquant les difficultés d'un choix librement consenti des personnes, seul à même de permettre une concurrence réelle et non fictive entre les différents partis. Le lien entre citoyenneté, militantisme et élections n'a pas pu être observé durant la campagne électorale caractérisée davantage par sa morosité, son absence de dynamisme politique et ses multiples contournements pour arracher une place sociale de député, quel que soit le prix à payer. Tout semble bien montrer l'absence de toute reconnaissance de la citoyenneté politique, qui représente pourtant un préalable décisif pour donner un sens à des élections qui ne soient pas conçues, dictées ou imposées par le haut, mais au contraire réappropriées de façon autonome par la société.
Utilisé de façon banale, ordinaire et «naturelle», le terme de citoyenneté est une construction politique majeure qui ne peut pas s'opérer sans implication autonome, libre et critique des personnes à l'égard du fonctionnement du système politique. La non-reconnaissance de la citoyenneté favorise et encourage le foisonnement de stratégies individuelles et éclatées des individus dans les espaces sociaux et professionnels, conduisant à leur retrait et à leur désengagement de la scène politique construite en dehors d'eux et qui ne semble pas les concerner. Les personnes mettent l'accent de façon très récurrente sur le caractère artificiel du lien sociopolitique que les pseudo «représentants» cooptés, tentent, le temps des élections, de nouer avec elles.
La fiction politique prédomine dans un contexte social où la confiance fait cruellement défaut. Il est alors important d'inverser les termes du débat : ce ne sont pas les personnes qui sont dépolitisées ou «inconscientes» du fait politique, mais plutôt la pratique politique actuelle en total déphasage avec la société qui semble exiger plus de transparence, de justice et d'exemplarité de la part des responsables politiques produits d'appareils fermés sur eux-mêmes, sans enracinement et proximité avec les populations. La non-reconnaissance de la citoyenneté est transversale à tous les champs sociaux : santé, école, travail, famille, etc. Elle se traduit par l'absence de représentativité dans les instances locales ou nationales, subtilisée de façon autoritaire par les pouvoirs publics, qui ont toujours privilégié la désignation de personnes sur le mode de l'allégeance et du clientélisme, interdisant la construction d'une élite politique proche et reconnue par la population.
Par exemple, nous connaissons mieux les maires de Paris ou de Marseille que ceux d'Alger ou d'Oran. Une élection est fictive quand elle se réduit à des aspects normatifs ou moraux, jouant sur la peur, la culpabilisation et l'autorité pour exiger impérativement que les gens aillent voter sans que les conditions politiques soient réunies. A contrario, une élection locale prend toute sa signification politique, quand le représentant élu est reconnu par la population, comme étant le premier responsable de sa ville. La citoyenneté est indissociable de médiations autonomes et plurielles qui donnent un sens à une élection politique qui est tout le contraire d'une mise en scène théâtrale se souciant peu des spectateurs lassés d'entendre les mêmes scénarios et de revoir les mêmes acteurs, qui ont pourtant perdu la face auprès de la population.
Un «militantisme» de façade
La non-reconnaissance politique du citoyen interdit l'accès au statut de militant en l'absence d'un espace public et donc politique, permettant le foisonnement d'idées critiques et l'émergence d'une génération de militants politiques qui activeraient bénévolement dans le but de transformer la société. Le système politique a produit, en grande partie, des militants carriéristes, davantage préoccupés par les luttes d'appareils, soucieux avant tout de défendre leurs intérêts personnels, incapables de se remettre en question, porteurs de certitudes et de dogmes répétés sans conviction, naviguant allègrement et sans honte dans l'inculture politique et l'opportunisme. Il est donc réducteur de caractériser le pouvoir central en soi, comme s'il était extérieur à la société, alors qu'il est pluriel et diffus, se propageant dans toutes les sphères du tissu social par la médiation de nomenklaturas locales qui activent pour que rien ne bouge dans le sens d'une autonomisation de la société.
Au lien citoyenneté/militantisme/élections, s'est substitué un autre processus à l'œuvre dans la société, centré sur la marchandisation des candidatures, valorisant le couple argent/opportunisme politique, et balayant d'un revers de la main, la notion de conviction politique. La transgression, les dérives multiples avant les élections, traduisent, on ne peut mieux, l'effacement du politique qui consiste à donner un sens à des projets mûrement réfléchis, devant conduire à une mobilisation volontaire et non contrainte ou théâtrale des citoyens et non des sujets, se reconnaissant dans les idées exprimées par des leaders respectifs proches de la société. Il était loisible d'observer la présence physique d'une majorité de partis venus de nulle part, sans identité politique et sans enracinement dans la société.
Le rapport marchand a permis de créer artificiellement de faux «militants» de conjoncture, bafouant la notion d'engagement politique. Leur émergence sur la scène sociale procède en réalité d'un coup de force administratif, précipité et volontariste qui les a davantage décrédibilisés aux yeux de la population, mais tout en assurant la reproduction à l'identique du système sociopolitique. Quant aux partis dominants, ils représentent un écran protecteur contre toute forme de contestation autonome, uniquement autorisés à donner leur voix pour conforter les décisions prises en dehors d'eux.


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