Alors que les enfants de la nomenklatura se trouvent qui en Suisse, qui aux USA, qui en Angleterre, qui en Belgique..., grâce entre autres à l'argent du contribuable ou par on ne sait trop quelle alchimie financière ou pétrolière, une loi fabriquée de toutes pièces et dans l'urgence dans les officines du sieur ministre de la pseudo-éducation, responsable de l'un des systèmes scolaires les plus archaïques et le plus dévastateur de la planète, vient de tomber. Les victimes : des dizaines de milliers de familles algériennes qui ont tout sacrifié pour que leurs enfants puissent un jour avoir plus de chance sur le marché du travail dans un monde de plus en plus global et de plus en plus orienté vers la maîtrise des technologies et des langues. Même dans les contrées les moins accessibles à l'information des continents africain et asiatique, même dans des pays où l'intégrisme est érigé en système accepté ou toléré, l'école demeure un lieu sacré, un lieu préservé de toute lutte clanique et de tout calcul politicien. Voici donc l'image que retiendront nos enfants de leurs notables et de leurs institutions : des hommes armés venus contre leur gré, il faut le dire, au nom d'un Etat qui se dit de droit, empêcher des enfants en bas âge d'entrer dans leur école. Aussi les Indonésiens, les Malaisiens, les Pakistanais, les Bangladais, les Nigérians, les Turcs, les Iraniens... ne sont pas musulmans. C'est-à-dire que 80% des musulmans de la planète ne seraient pas musulmans, car ils n'ont pas reçu l'agrément du ministère de l'inéducation nationale algérien. Qui donc étudie dans une langue autre que l'arabe n'est pas musulman. Si les idéologues de la politique de l'inéducation algérienne et leurs acolytes pseudo-islamistes faisaient une petite enquête sur la littérature islamique contemporaine, ils s'apercevraient très vite que les plus grands écrits et les plus sérieux travaux d'érudition en cette matière sont tous écrits dans des langues autres que l'arabe. Il y a plus de livres sur l'Islam publiés en France et en Grande-Bretagne chaque année que dans l'ensemble du monde musulman. Il y a plus de travaux sérieux sur la langue arabe dans les universités européennes que dans les universités arabes. Et on nous parle de valeurs. Combien de livres traitant de l'Islam, du vrai, ont été publiés en Algérie depuis l'indépendance ? Combien de films traitant de l'histoire de l'Islam ont été produits depuis l'indépendance ? Combien de pièces de théâtre ont été produites depuis l'indépendance ? Et on ose parler de valeurs ! Le processus d'acculturation des masses n'en est qu'à son début. On commence par fermer des écoles non agréées, puis viendra le tour de celles agréées. On interdira ensuite l'usage des langues étrangères à l'unique école qui existera et dans la rue, puis on interdira toute littérature en langue étrangère, puis ce sera le tour de la presse, de la radio et partout où le risque langue étrangère peut se manifester, on sévira. Une fois détruites toute forme d'intelligence et de diversité culturelle, on produira alors une littérature écrite dans un semblant d'arabe, creuse, plate et dénuée de tout message, sinon celui de l'adulation des membres de la nomenklatura et de leurs acolytes pseudo-islamistes. Ce que le colonialisme n'a pas réussi à détruire en presque un siècle et demi, l'identité, la diversité et la spécificité culturelles algériennes, le ministère de l'inéducation nationale est en train de le réussir. Si ce pays compte encore quelques intellectuels honnêtes et courageux, de vrais patriotes, des hommes prêts à tous les sacrifices pour que le peuple algérien se relève, reste debout et participe aux grands chantiers qui ont cours à travers la planète, il est plus que jamais urgent qu'ils sortent de l'ombre et fassent entendre leur voix. Dénonçons les abus de toutes sortes, l'utilisation de nos enfants à des fins propagandistes et électoralistes, la corruption, l'incompétence et surtout la délinquance politique et financière. Dénonçons le recours systématique et indécent à la religion à chaque fois que le pouvoir est en difficulté. Laissons l'Islam en paix, cessons de la défigurer, de le dépecer, de le tromper et d'alimenter l'argumentaire des détracteurs de notre religion. Redonnons un peu d'espoir à nos enfants, à leurs enseignants, redonnons leur chance à l'intelligence, à la compétence et aux valeurs authentiques aussi bien universelles qu'islamiques. Et que vive l'Algérie indépendante et libérée !