Les investisseurs étrangers non résidents pourraient racheter des actions émises par des entreprises algériennes en Bourse. L'option est actuellement à l'étude au niveau du ministère de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement, a rapporté hier l'agence APS, citant une source anonyme proche du dossier. Jusqu'ici, la Banque d'Algérie autorise en principe les étrangers non résidents à investir dans les valeurs mobilières, mais ils ne peuvent en réalité souscrire des actions d'entreprises algériennes en Bourse, a ajouté la même source, sans donner plus de précision. Les entrées de devises librement convertibles pour l'achat de valeurs mobilières par des non-résidents s'effectuent par le biais des banques et établissements financiers, intermédiaires agréés, en vertu du règlement 2000-04 relatif au mouvement de capitaux au titre des investissements de portefeuille des non-résidents. Si l'option a fait l'objet d'un débat au sein de la Commission de surveillance des opérations en Bourse (Cosob), la question n'a pas été pour autant tranchée par le ministère de l'Industrie. Formulée dans le cadre de la réforme du marché financier, la proposition vise à booster un segment de financement de l'économie, encore à la traîne, estime cette source. Pour l'expert Mahdjoub Bedda, cette décision «donnera aux autorités une nouvelle opportunité pour attirer des investissements étrangers et aidera à créer des partenariats avec des mécanismes beaucoup plus souples». D'après lui, elle permettrait à la fois de contrôler les transactions financières de ces entreprises et aiderait à maîtriser le transfert de fonds, «véritable casse-tête chinois pour les autorités». Par contre, il insiste sur l'aspect de la régulation et de la surveillance de cette opération pour parer à la tentation de spéculation. Par ailleurs, le ministère de l'Industrie se penche sur une autre piste : la cession au grand public du droit de préemption revenant à l'Etat dans le cas de cession en Bourse des participations des actionnaires étrangers. Présentée en 2011 par la Cosob, c'est au département en charge de l'investissement étranger que revient le dernier mot d'entériner ou non cette proposition. En 2011, La Cosob avait recensé de nombreuses demandes d'ouverture de capital d'entreprises étrangères via la Bourse, mais qui sont restées sans suite, bloquées par ce droit de préemption. Actuellement, la Bourse d'Alger fonctionne avec seulement trois entreprises cotées : Saidal, l'hôtel El Aurassi et Alliance Assurances. La suppression du droit de préemption constitue, selon la Cosob, une piste importante qui ouvrira la voie à l'introduction en Bourse de plusieurs entreprises étrangères. Dans ce type d'opération, juge l'économiste Mahdjoub Bedda, il est nécessaire de déterminer d'abord le public ciblé qui participera au rachat des actifs d'entreprises étrangères et les gains attendus par une telle participation. En 2009, le gouvernement avait instauré le droit de préemption en réaction à la discrète revente des cimenteries par Orascom Construction au français Lafarge. La même source souligne que la généralisation de ce droit s'avère actuellement contreproductive.