Pour la wilaya de Aïn Defla, le coût global de l'opération couffin du Ramadhan est estimé à 14 milliards de centimes. A la veille du mois sacré du Ramadhan, les habitants de la wilaya de Médéa sont hantés par une double angoisse qui fait l'objet quotidiennement de l'essentiel de leurs conversations : comment affronter, d'une part, les éprouvantes longues journées de jeûne avec une chaleur atteignant parfois les 40° à l'ombre, et comment racler, d'autre part, les fonds de tiroirs pour faire les emplettes en victuailles nécessaires. Car, sachant d'avance que le ventre va leur coûter plus cher cette année avec la flambée des prix, qui sont déjà annoncés dans les marchés de fruits et légumes et dans les magasins de produits alimentaires. Il y a de quoi s'inquiéter quand la viande est affichée à 1200 DA le kg et le poulet à 360 DA. Alors, que reste-t-il ? Le congelé peut-être ? Les œufs se vendent à 10 DA l'unité. Les pères de famille devront donc faire des acrobaties pour tenir le même rythme de dépenses durant tout un mois. Une rude épreuve donc pour gérer un modique salaire. Côté légumes, on est logés à la même enseigne avec des prix qui ont pris déjà l'ascenseur ces derniers jours, même s'ils sont de saison. La pomme de terre est passée de 35 à 40 DA, la tomate à 40 DA le kilo, le piment doux est à pas moins de 80 DA, les haricots verts sont cédés à 100 DA le kilo. Ces prix risquent encore d'augmenter dès les premiers jours du Ramadhan. Au marché du chef-lieu de wilaya qui est mieux achalandé et plus fréquentable, les prix qui y sont pratiqués sont non seulement élevés, mais les marchands n'hésitent jamais à vous vendre des produits de qualité douteuse et pesés sur des balances qui sont loin de répondre aux normes. L'autre souci qui préoccupe les Médéens c'est qu'il faut se lever tôt le matin pour se procurer la baguette de pain et le sachet de lait. 29 000 familles nécessiteuses Par ailleurs, la direction de l'action sociale de la wilaya de Aïn Defla a recensé plus de 29 000 familles démunies concernées par l'opération de distribution du couffin alimentaire. Il s'agit essentiellement de familles qui ne disposent pas de couverture sociale ou qui sont, pour la plupart, affiliées au dispositif du filet social et autres catégories, telles que les orphelins et les personnes handicapées. Le coût global de cette opération est estimé, selon la DAS, à 14 milliards de centimes, provenant des contributions du ministère de la Solidarité nationale, des collectivités locales, de la wilaya et de quelques bienfaiteurs. S'agissant des restaurants dits «Errahma», la même source informe que 17 restaurants seront ouverts au niveau de 10 communes, dont deux pour la ville de Khemis Miliana. Signalons que les autorités compétentes comptent énormément sur les actions de solidarité des citoyens nantis, pour permettre aux plus démunis de passer un Ramadhan dans de bonnes conditions. Dans ce sillage, il est à rappeler que l'aide consacrée dans le cadre de cette opération demeure insuffisante en raison du nombre sans cesse croissant de catégories pauvres. Aussi, dans la commune de Tiberkanine, située à l'extrême ouest du chef-lieu de wilaya, la municipalité a recensé plus de 1200 familles nécessiteuses et seulement 83 couffins alimentaires à distribuer pour un coût global de 120 millions de centimes. En ce sens, un élu lancera un appel pressant à la solidarité afin de compléter l'action de l'Etat. Rappelons enfin que des associations caritatives et à caractère social apportent leur contribution durant cette période de jeûne, traditionnellement caractérisée par des dépenses considérables et des flambées des prix de tous les produits de large consommation.