La phase d'inscription définitive pour les nouveaux bacheliers se déroule du 26 au 30 juillet 2012. Les filières relevant des sciences médicales restent très demandées chaque année. Des bacheliers, avec de très bonnes moyennes, n'arrivent toujours pas à y accéder. Des départements qui tournent à 80% avec des vacataires alors que le problème de l'encadrement de doctorants dans certaines filières se pose toujours avec acuité. Quelles sont les raisons de tous ces dysfonctionnements. Baba Ahmed Abdellatif, recteur de l'université Saâd Dahlab de Blida porte, dans cette interview, des éléments de réponses pour expliquer ces phénomènes. -Comment se prépare l'Université de Blida pour la rentrée universitaire 2012/2013, d'autant plus qu'il y a un nombre important de lauréats au bac ? L'année universitaire 2012/2013 verra le lancement de 8000 nouvelles places pédagogiques au pôle universitaire d'El Affroun, qui seront destinées pour la faculté de droit et des sciences politiques, et 2000 autres nouvelles places pédagogiques qui vont être destinées à la faculté de médecine située au niveau de l'université de Blida. Cette nouvelle capacité qui vient s'ajouter aux quelque 4000 places pédagogiques qui sont définitivement libérées par les nouveaux diplômés sortants porte ainsi la capacité réelle de notre université à quelque 14 000 places pédagogiques ou un peu plus qui seront mises à la disposition des nouveaux bacheliers. Avec 14 000 nouvelles places pédagogiques, nos capacités d'accueil dépassent largement le flux d'effectif des nouveaux bacheliers qui est évalué entre 10 000 à 12 000 nouveaux étudiants cette année. Ceci laisse supposer une rentrée universitaire très aérée. Avec la prochaine rentrée universitaire 2012/2013, nous allons atteindre un taux de 17 000 places pédagogiques qui seront effectives et cela sur les 27 000 places pédagogiques au total prévues au pôle d'El Affroun à l'achèvement de tous les travaux. -Bon nombre de bacheliers, dont ceux ayant des moyennes au bac relativement élevées ne peuvent s'inscrire dans certaines filières telles que les sciences médicales, architecture ou l'aéronautique. Est-ce que cela est dû au manque de places pédagogiques et d'infrastructures… qui réduit un tant soit peu le nombre de prétendants à ces spécialités ? Nous avons ouvert cette année (2012/2013) 2000 nouvelles places pédagogiques qui seront destinées à la faculté des sciences médicales, ce qui n'est pas, à mon sens, sous-estimable. Le nombre limité de bacheliers qui peuvent prétendre à chaque rentrée universitaire aux sciences médicales est surtout dû au manque de terrain de stage pour les étudiants en phase de résidanat. Paradoxalement, l'université de Blida a tous les moyens matériels et humains pour encadrer jusqu'à 450 nouveaux étudiants en médecine. On en est maintenant à 300 étudiants. Je plaide fortement, à l'occasion de la rentrée universitaire 2012/2013, pour la création de nouveaux milieux hospitalo-universitaires où les apprenants auront tout le temps nécessaire pour se frotter à la réalité et à la complexité du terrain. Pour les autres spécialités, c'est le manque de l'effectif encadreur, comme le veut l'esprit même du système LMD, qui pose problème. Ce système exige des tuteurs à toutes les phases de la formation. Pour ce qui est de la rentrée universitaire 2012/2013, il y aura la création de 100 postes d'enseignants, maîtres assistants. 20 postes seront occupés par des mutations. Si ce chiffre est relatif, il est quand même correct sachant que parfois on ouvre des postes, mais ils restent non pourvus comme c'est souvent le cas par exemple dans la filière architecture. -Dans certaines filières, des étudiants qui ont déjà obtenu leurs magisters n'ont pas pu encore s'inscrire en doctorat. Qu'en est-il de ces cas-là, monsieur le recteur ? Nous enregistrons chaque année des demandes toujours croissantes dans certaines filières, telles que l'informatique, l'architecture et langue et littérature anglaises. S'agissant de l'ouverture de postes doctoraux comme pour le cas des étudiants qui ont déjà obtenu le grade de magister en informatique, architecture et langue et littérature anglaises, ou ayant déjà dépassé le cap du master deux, il s'agit là d'un phénomène national dans la mesure où il y a beaucoup de demandes dans ces filières-là alors que le problème d'encadrement se pose avec acuité en raison du manque d'effectif suffisant d'encadreurs de rang magistral. Toutefois, cette difficulté peut être surpassée dans une certaine mesure à moyen terme. Il faut la mutualisation des moyens humains. Je m'explique : plusieurs établissements universitaires peuvent se regrouper à travers la création des écoles doctorales. Ainsi, au lieu de créer cinq postes doctoraux dans une université qui dispose soit de moyens humains limités ou de moyens matériels limités, par la mutualisation des efforts et la complémentarité des compétence et de la logistique, on créera 15 ou 20 postes doctoraux, ce qui va nous permettre à court ou à moyen termes de pallier le problème d'encadrement. D'autre part, l'université de Blida et dans le but de se mettre à la page va lancer pour la rentrée 2012/2013 une licence en énergie renouvelable et en environnement, comme ce fut aussi le cas il y a deux ans de cela de deux licences qui ont connu d'ailleurs beaucoup de succès. Il s'agit d'une licence en cosmétologie, et une autre en physique médicale. Nous suivons ainsi l'évolution de la demande du marché national et les opportunités économiques de développement des spécialités professionnalisante en Algérie.