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Lettre ouverte aux moudjahidine Brahim Chergui, Tayeb Thaâlibi et Hachemi Troudi
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Publié dans El Watan le 28 - 07 - 2012

Vos propos au sujet de feu Ben Bella au cours de l'émission de télévision Ennahar, consacrée à l'histoire, ce jeudi 5 juillet 2012, a provoqué notre profonde indignation et celle, nous pensons, d'un grand nombre d'Algériens, surtout venant de la part d'anciens moudjahidine, encore plus, d'ex-militants du PPA.
Les qualificatifs que vous avez utilisés à son sujet, appliqués à d'autres responsables du mouvement national, auraient eu le même effet. Car, ce qui nous importe, c'est le respect dû à nos anciens responsables, même dans le cas où on doit critiquer sévèrement leurs actes. Notre association vise à réconcilier les Algériens divisés sur un certain nombre de faits historiques, mais cette réconciliation n'est possible que si on rétablit la vérité. Si, vous-mêmes, acteurs de la Révolution, vous induisez la jeunesse en erreur, comment peut-on atteindre notre noble but ?
Ainsi, d'après vous, tous les postes qu'a occupés Ben Bella au sein du PPA/MTLD ne seraient dus qu'à une série de concours de circonstances (Brahim Chergui) faisant fi de l'organisation du parti auquel vous avez appartenu : ainsi, vous avez avancé qu'au cours des élections de 1947, Ben Bella qui aurait été, d'après vous, un élu indépendant dans la municipalité précédente, a été ajouté sans qu'il soit militant du parti, dans la liste électorale des candidats du MTLD de Maghnia pour renforcer la liste et augmenter ses chances. Quelle aberration pour un parti connu pour son organisation rigide et exemplaire.
Deuxième concours de circonstances : vous avez avancé que la direction du MTLD l'avait promu au poste de responsable de l'OS de l'Ouest parce qu'il avait participé à la Seconde Guerre mondiale au sein de l'armée française. Et là, on nage dans la contradiction : d'un côté, vous dites que la direction du parti avait donné instruction aux militants de déserter l'armée française au cours de cette guerre, et que par conséquent Ben Bella était critiquable pour avoir défendu les couleurs de la France, et d'un autre côté, vous dites que la même direction du parti s'est empressé de lui donner des responsabilités dans l'OS du fait de sa participation à la Seconde Guerre mondiale et de son expérience militaire.
A ce sujet, vous n'êtes pas sans savoir que Ben Boulaïd, Krim Belkacem, Ouamrane et beaucoup de militants de la première heure avaient participé à la Seconde Guerre mondiale dans les rangs de l'armée française : avaient-ils eu tous tort et seraient-ils devenus disqualifiés pour déclencher la Révolution ? Troisième concours de circonstances, selon Brahim Chergui : Ben Bella est devenu chef national de l'OS grâce à la crise berbériste du parti. Il a remplacé Aït Ahmed qui avait été écarté, c'est normal qu'on remplace quelqu'un qui a été écarté, mais ce n'est pas normal que ce soit justement Ben Bella, car il y avait d'autres responsables qui auraient pu le remplacer. Où est le concours de circonstances ? Ben Bella n'était pas le vice-président de l'OS pour prétendre remplacer automatiquement Aït Ahmed. Si c'est quand même un concours de circonstances, alors, dans ce cas, Aït Ahmed aussi en a bénéficié après la mort de Belouizdad, et dans ce même ordre d'idée, vous n'êtes pas sans savoir que la Révolution a été le théâtre de milliers de concours de circonstances qui ont été la source de prise de responsabilités.
Quatrième concours de circonstances : selon vous, Ben Bella aurait pris le pas sur ses compagnons de détention (Boudiaf, Khider, Aït Ahmed et Bitat) grâce à l'amitié «intéressée» de Nasser qui l'aurait manipulé et grâce à la presse française, pourquoi, vous ne le dites pas. Le mieux, c'est d'en venir aux faits et à la vérité au lieu des supputations, objectif de notre association. Vos propos visent à dire aux nouvelles générations et à ceux qui vous écoutent que Ben Bella n'était pas à sa vraie place et qu'il n'était parvenu à de si hautes responsabilités que grâce à de malheureux concours de circonstances.
Mais alors, Messieurs, il va falloir nous expliquer pourquoi Ben Bella, écarté du premier CCE par le Congrès de la Soummam en août 1956, a été intégré dans le deuxième CCE en août 1957, juste une année après ? Dans ce cas-là, où se trouve le concours de circonstances ? Qui a pris la décision ? S'agit-il d'une décision individuelle, dictatoriale, subjective ou d'une décision collective, mûrement réfléchie ? Dans le premier cas, au Congrès de la Soummam, il y avait 6 participants. Ben Bella a été écarté du CCE, non pas parce qu'il aurait été un responsable parachuté par les circonstances, mais parce qu'il se trouvait à l'extérieur et à ce titre, Boudiaf coordinateur des six, Khider, Aït Ahmed et Bitat ont aussi été écartés.
Dans le deuxième cas, au CNRA de 1957, il y avait 23 participants dont des ex-congressistes de la Soummam, par conséquent, ce CNRA était plus représentatif que le Congrès de la Soummam et c'est cette instance composée des plus grands responsables de la Révolution qui va décider d'intégrer les cinq détenus de France au CCE. Motif : «Les frères arrêtés et emprisonnés sont parmi les hommes qui ont préparé, organisé et décidé le déclenchement de la Révolution du 1er Novembre 1954» (source : La crise de l'été 62 de Ben Khedda page 134).
Deuxièmement, Messieurs, comment se fait-il qu'un cadre parachuté par les circonstances, j'ai nommé Ben Bella, ait été vice-président dans les trois GPRA et que Boudiaf, coordinateur des six, n'ait été vice-président que dans le troisième GPRA. Et comme vous le savez, la nomination au sein du GPRA ne dépend ni de Sawt Al Arab, ni de la presse française, mais d'une instance souveraine algérienne, éminemment démocratique qu'a été le CNRA et comme vous devez le savoir, le critère de nomination à ces postes, c'est le degré de participation au 1er Novembre. Par conséquent, le fait que Ben Bella ait été nommé seul vice-président parmi les prisonniers dans les deux premiers GPRA signifie que son rôle dans le déclenchement du 1er Novembre supplantait celui de Boudiaf et de ses autres compagnons.
Troisièmement, comment expliquez-vous, Messieurs, le traitement protocolaire réservé par le président du GPRA et par l'état-major de l'ALN aux anciens dirigeants emprisonnés à leur arrivée au Maroc, après leur libération : ainsi, à l'occasion d'une tournée populaire, c'est Ben Bella et Ben Khedda en tant que président du GPRA qui étaient dans la voiture royale aux côtés du roi Hassan II, alors que les autres ministres du GPRA suivaient dans d'autres voitures. De même, lors des visites des unités de l'ALN, vous trouverez toujours Ben Bella au-devant de ses compagnons. Quatrièmement, selon un témoignage d'Aït Ahmed, Boudiaf lui-même reconnaissait la primauté de Ben Bella, en lui disant en présence d'Aït Ahmed : « Il ne faut pas être modeste, le leader, c'est toi.» (Mirage et réalité de Mohamed Harbi, page 184).
Votre jugement sur Ben Bella a-t-il plus de poids que celui de Boudiaf ou d'Aït Ahmed ? Enfin, vous vous êtes délectés sur l'incident qui a été la cause de la suspension du CNRA de Tripoli de mai 1962 en mettant en cause la brutalité de Ben Bella. Mais vous n'êtes pas sans savoir que ce genre d'incident, il en a existé dans toutes les instances dirigeantes de la Révolution et n'est pas le premier du genre. Je vais vous en relater un qui s'est produit lors d'une réunion du GPRA, rapporté par Ferhat Abbas dans son livre Autopsie d'une guerre , page 261 : «Mis en cause par Krim, Mahmoud Chérif se fâcha. Il s'en prit à ‘‘l'incapacité'' du ministre de la Défense, à sa médiocrité, à ses calculs. Il fut virulent. Nous assistâmes à un règlement de comptes, aux menaces de mort.» «Je te briserai», s'écria Krim. «Je te supprimerai», répliqua Mahmoud Chérif.
Peut-être que s'il n'y avait pas eu ce genre d'hommes comme Ben Bella et Krim Belkacem, il n'y aurait eu peut-être pas de Révolution. Relater l'incident de Tripoli pour la vérité historique, d'accord, mais en faire un sujet de médisance, ce n'est pas juste. En conclusion, Messieurs, il est navrant de constater que vous, ex-PPA, vous faites le jeu de ceux qui ont enterré le PPA depuis 50 ans et quand ils en parlent, ils le dénigrent à travers certains de ses responsables. Le PPA, c'est l'honneur du peuple algérien, c'est l'indépendance totale non bourguibienne, c'est le drapeau national et l'hymne national à travers son créateur, Moufdi Zakaria, membre du Bureau politique du PPA, c'est la direction historique du FLN et sa base du 1er Novembre, c'est le Congrès de la Soummam tous PPA. Vous avez parlé de remettre le flambeau à la jeunesse, mais comment arriver à ce but en méconnaissant totalement l'histoire et les sacrifices du PPA dont vous devriez être les premiers défenseurs.
P/ Les Amis du PPA, Association en projet, Afif Haouli - Oran


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