En diplomatie, il n'y a certainement pas meilleure attitude à adopter pour pénétrer et habiter à jamais le cœur d'une population d'un village, d'une ville, voire de tout le pays dont on est hôte que de s'en approcher chaque jour et de s'imprégner de ses modes de vie, en l'accompagnant dans ses moments de joie ou dans sa douleur. C'est cette agréable attitude, rare de nos jours, que semble épouser, pour l'Algérie, Mme Aloisia Wörgetter en en faisant son cheval de bataille depuis notamment son accréditation en Algérie en septembre 2010 comme ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République d'Autriche. Ainsi, en ce mois de Ramadhan, Mme Wörgetter a agréablement surpris, lundi dernier dans la soirée, les téléspectateurs de Canal Algérie ayant suivi l'émission «Ramadhan chez nous», animée par Lynda Tamdrari. Tout au long de l'émission, la caméra de Canal Algérie a suivi la diplomate autrichienne dans ses pérégrinations à travers le territoire national, notamment à Khenchela et au mausolée de Sidi Abderrahmane, dans La Casbah d'Alger. Dans cette mosquée, elle a reçu un exemplaire du Coran en cadeau de l'imam de ce lieu saint. Elle pria alors son interlocuteur d'aller à la sourate 55 (Errahman) et de lui lire quelques versets à haute voix. Et de s'exécuter face à la caméra. Inutile de décrire la profondeur de l'émotion des deux vis-à-vis (la diplomate et l'imam). En outre, comme sa résidence est mitoyenne de la cité Malki, dans la capitale, l'on a constaté à travers le petit écran que la diplomate de la République d'Autriche est adoptée et estimée dans «son» quartier, comme elle le qualifie elle-même, mais aussi dans toutes les régions qu'elle a visitées. Son éblouissant charme et sa sympathie dans ses diverses tenues traditionnelles algériennes (robe kabyle ou seroual mechlouk algérois) sont certainement pour quelque chose dans le respect que lui vouent ses voisins, ainsi que les habitants de ce quartier populaire en général. Mais il faut reconnaître que sa façon de vivre avec une simplicité et une modestie sans pareille vis-à-vis de tout le monde – on la voit souvent faire elle-même son marché quotidien – sa popularité ne fait que se renforcer et progresser. Pendant l'émission de télé, l'ambassadrice a subjugué encore, sur le plateau de Lynda Tamdrari, le chanteur Abderrahmane Djalti et Mme Miri Bentir, une Algérienne vivant au Canada, par les ambitieux projets de développement qu'elle compte concrétiser avec des investissements autrichiens dans des régions rurales d'Algérie, notamment dans le domaine de l'agriculture et du tourisme culturel. Fascinée, lors de sa virée à Khenchela, par la qualité du miel et de l'huile d'olive produits dans la région, Mme Worgetter ambitionne, en sa qualité de montagnarde, de concrétiser, pour l'Algérie et dans l'intérêt des deux pays, de nombreux projets, dont celui dénommé «Swarovski», du nom d'une entreprise excellant en art verrier dans le Tyrol, en Autriche. Avant de présenter ses «modestes» cadeaux, la diplomate a exprimé, sur le plateau, ses félicitations aux Algériens, avouant sa fierté de célébrer avec eux le 50e anniversaire de l'indépendance, tout en annonçant qu'elle fêtera par la même occasion le centenaire de la reconnaissance de l'islam comme religion officielle dans son pays, l'Autriche. En se présentant dans l'émission de Lynda Tamadrari, Mme Worgetter, très émue par la générosité et l'hospitalité particulière qu'elle ne cesse de rencontrer chez les Algériens, a tenu à offrir ces cadeaux à des familles de «son» quartier, la cité Malki, dans lesquels elle a incrusté un petit parfum symbolisant le bonheur et l'amitié qu'elle voue à l'Algérie et aussi une petite cloche que les paysans d'Autriche attachent au cou de vaches, un autre symbole de fécondité en matière d'élevage et d'agriculture, des activités très prisées dans son pays et qui augurent de fructueux échanges entre les deux nations. Elle a annoncé également un don autrichien d'échantillons de pierres spéciales inexistantes en Algérie pour sertir les habits traditionnels en vue d'organiser ensuite des défilés de promotion de ces tenues captivantes de par leur beauté. Mme Worgetter a exprimé sa volonté d'œuvrer, dans ce contexte, pour aider des artisanes en Algérie, notamment dans la confection des habits traditionnels féminins comme la robe kabyle, les tenues de Tlemcen, de La Casbah d'Alger, etc., comme elle compte aussi des projets pour le Sahara, notamment avec les femmes au foyer à Adrar. Emerveillée aussi par les bijoux traditionnels de Kabylie, la diplomate autrichienne en porte quotidiennement, comme on l'a vue avec son collier d'argent lors de sa visite en mars dernier chez Rachid Ibersiene, le fromager de Tamassit, dans la commune d'Aghribs, en compagnie de la diplomate allemande Jutta Wolke. L'objectif de la visite des deux diplomates germaniques chez le producteur du «vacherin de Tamgout» visait aussi, rappelons-le, à faire la promotion de ce savoureux fromage, «unique en son genre», avait-on relevé. Comme on a de cesse de le remarquer, chez ces augustes personnes, la diplomatie semble se conjuguer à la modestie jusqu'aux bouts des ongles, et toute leur grandeur y réside évidemment !