«J'ai jeûné pour la première fois de ma vie cette année. Je vais continuer à le faire durant tout le mois!» confie la diplomate autrichienne. Avec l'Algérie, Aloisia Wörgetter, l'ambassadrice d'Autriche, a noué une relation amoureuse. Invitée à l'émission «Ramadhan chez nous», dans la soirée d'avant-hier sur le plateau de Canal Algérie, Mme. Wörgetter, a cassé sa tirelire pour offrir aux Algériens un tour dans l'histoire d'une femme venue de très loin. De son histoire à elle, celle d'une diplomate vivant en Algérie le temps d'une mission. Plusieurs réponses ont été données par l'ambassadrice sur ce qu'elle sait de l'Algérie. Tant de découvertes, de conquêtes et quelques bons conseils au passage. Environnement, tradition, jeunesse, économie, religion, tourisme, passions... autant de sujets discutés avec beaucoup de lucidité mais surtout d'amour. Mme Wörgetter a d'abord, tenu à partager son expérience sur le jeûne. Elle a jeûné! «J'ai jeûné pour la première fois de ma vie cette année. Je vais continuer à le faire durant tout le mois!», fait-elle savoir. Quand on aime, on partage! Si pour elle, faire le Ramadhan est très difficile, «les Algériens trouvent encore que c'est le meilleur mois de l'année. Je trouve cela d'une sagesse formidable», enchaîne-t-elle. Et ça ne s'arrête pas là. Dans un petit reportage, l'ambassadrice est montrée pendant qu'elle faisait ses courses dans le quartier, habillée d'une simple «djebba».! «Comme je suis très souvent invitée pour El Iftar, je profite de ma journée pour acheter de petits cadeaux pour les familles chez lesquelles je dîne», explique-t-elle en souriant. Elle offre des dattes, du chocolat, des gâteaux autrichiens et quelques petits objets symbolisant sa patrie. Depuis maintenant deux ans en poste, Mme Wörgetter parle de l'Algérie avec passion comme s'il s'agissait de son pays. Ici, elle voulait exister par elle-même et se mêler de tout. Elle raconte d'abord le projet «Swarovski», une boite autrichienne qui fabrique des perles scintillantes. «C'est en voyant les tenues traditionnelles algériennes et les différentes versions modernisées du Karakou, que j'ai eu l'idée de contacter cette boîte pour venir travailler en Algérie afin que ces tenues ne manquent plus de brillance», dit-elle passionnée. Il était question aussi de ses actions citoyennes à la cité Malki, à Ben Aknoun, avec les campagnes de nettoyage qu'elle mène avec les habitants de la cité, «surtout les plus jeunes», précise-t-elle. Elle débarque avec ses bottes et mains gantées pour participer aux actions de volontariat de nettoyage du quartier. L'occasion aussi de revenir sur sa visite à Khenchela et des différents projets en matière de développement du tourisme culturel et d'agriculture. Elle rappelle d'ailleurs le déplacement des apiculteurs de Khenchela en Autriche l'an passé pour profiter de l'expérience autrichienne en la matière. Et sa visite au Sahara algérien! Mme Wörgetter réalise un rêve d'enfance. Elle dit qu'elle se sent plus proche de Dieu au Sahara. Au mausolée de Sidi-Abderrahmane à Alger, elle a allumé une bougie et fait une prière. «J'espère qu'elle sera acceptée», dit-elle. C'est l'histoire d'une femme que le hasard a placé en Algérie et qui en devient amoureuse. Curieuse des autres, humaniste, sincère, courtoise, elle a défendu de nobles causes: le droit des femmes, l'environnement, des chômeurs, des jeunes, la culture, la paix... Son activisme n'était pas au service d'une ambition égoïste, mais d'un simple désir de bien faire.