L'essor d'internet que tentent de faire accréditer vaille que vaille les autorités est contredit pas les classements mondiaux. Dernier en date et celui dressé par NetIndex, une source pour les statistiques globales à large bande qui classe l'Algérie la 176e place en matière de débit internet. Avec 0.95 Mbps, l'Algérie est la dernière, selon le même organisme. Les analyses ont été réalisées sur la bande passante durant la période du 23 janvier au 9 juin 2012. Les conclusions de ces analyses ont été tirées sur la base de tests de 248,564 adresses IP uniques qui ont été prises en Algérie. Selon NetIndex, certains organismes ne disposent pas eux non plus d'une meilleure bande passante. C'est le cas du Cerist (6.36), Télécom Algérie (1.37), Algérie Télécom – Fawri (0.98) et Wataniya Telecom Algérie (0.15). «Cet organisme ne fait que confirmer ce que nous remarquons déjà sur le terrain, en termes de coupure, de débit, de lenteur de dépannage, et même de satisfaction en matière de demandes de nouvelles lignes téléphoniques», estime Younès Ggrar, ancien conseiller auprès du ministère des PTIC (lire entretien). «A l'international, des normes sont mises en place afin de définir des seuils à partir desquels on peut parler de haut débit. Il est de 4 mégabits pour certains et de 10 mégabits pour d'autres. En Algérie, on peut voir que l'offre la plus commercialisée est d'un demi-mégabit. On ne peut donc pas parler de haut débit en Algérie», ajoute-t-il, affirmant que «les moyens existent pour la mise en place de véritables services internet haut débit, de même que la demande pour ces services». «Reste à savoir ce qui empêche la concrétisation de tels projets. La question demeure entière quant à l'existence d'une volonté cachée de bloquer ce développement», se demande M. Grar. Les pays voisins sont mieux lotis. La Libye est arrivée à la 95e place avec 3,99 Mbps, le Maroc à la 98e place avec 3.85 Mbps et la Tunisie à la 141e place avec 2.33 Mbps. En haut du tableau, on retrouve le Luxembourg (41.75), l'Afrique du Sud (27.45), le Japon (23.49), la France (12.21), les Etats-Unis (12.78), la Mauritanie (10.38). Le Bangladesh (1.13) et le Soudan (1.0) ferment la marche. En 2010, le taux de pénétration en Algérie était de 13,6% sur une population de 34 millions d'habitants, selon Nielsen Online, service de la société américaine Nielsen. L'Algérie ne représentait que 4,3% des utilisateurs du net en Afrique. La première place revenait à l'Egypte, avec plus de 17 millions d'utilisateurs d'internet avec un taux de pénétration de 21,2%. Le voisin marocain occupait, quant à lui, la seconde place avec 10,4 millions d'utilisateurs d'internet et un taux de pénétration de 33%. La troisième place revenait à l'Arabie Saoudite avec 9,8 millions d'utilisateurs et un taux de pénétration de 38%. Plus de lignes internet à l'horizon 2014 La Tunisie arrivait à la 8e place avec 3,6 millions d'utilisateurs et un taux de pénétration de 34%, soit le cinquième taux dans la région et le premier dans le Maghreb. D'après les derniers chiffres communiqués par l'Union internationale des télécommunications des Nations unies, l'Algérie comptait 4,1 millions d'usagers d'internet en 2009 et affichait un taux de pénétration de 12%. Le nombre d'abonnements ADSL s'élevait fin février 2011 à 830 000, portant le taux de pénétration à 10%, selon l'ARPT. Ce chiffre représente une croissance de plus 18% par rapport à l'année 2009, au cours de laquelle, le nombre d'abonnements a plus que doublé, passant de 300 000 en 2008 à 700 000 en 2009. Le principal opérateur télécoms fixe en Algérie prévoit d'augmenter le nombre de lignes internet à haut débit, qui passerait de 1,8 million à 6 millions à l'horizon 2014.