Le village Amsioune est situé à environ 7 km du chef-lieu communal de la daïra de Timezrit. La localité est connue pour la beauté de la nature qui l'entoure et où se conjuguent le caractère rustique des habitations et la verdure de la végétation. Sa situation géographique fait que ce village offre une vue panoramique sur la vallée de la Soummam. Autant d'avantages que la nature a eu la générosité d'offrir aux villageois, mais cela ne suffit pas pour améliorer leurs conditions de vie au regard de l'absence de tout élan de développement. Jouissant d'un potentiel agricole important, cette contrée peut jouer un rôle prépondérant dans le développement socioéconomique de la région. Mais la précarité et la désillusion poussent malheureusement de nombreux citoyens à quitter leurs terres pour aller s'installer sous d'autres cieux. « Plusieurs habitants ont quitté ce village et se sont installés ailleurs. Pourtant, nous sommes de nature très attachés à notre terre », se désole un villageois. Un village oublié L'absence d'une route devant relier directement ce village au chef-lieu communal met les habitants dans une situation d'isolement et d'enclavement des plus pénalisantes. « Pour rejoindre le chef-lieu communal, nous sommes obligés de faire le détour par Sidi Aïch (10 km), pour se rendre à El Had (12 km) avec tous les frais que cela engendre », explique M. Ighit, président du comité du village. L'absence de moyens de transport devant assurer la desserte du village vers le centre de la commune cause d'énormes perturbations sur certains secteurs d'activité, tels que l'éducation et la santé. « Dans notre école, les cours ne débutent qu'à partir de 9 h, à cause de la difficulté de s'y rendre pour les enseignants qui viennent souvent de régions éloignées. Même situation pour le centre de santé où le personnel a de la peine à assurer une couverture régulière », souligne encore M. Ighit qui invite les autorités concernées à prendre en charge cette situation et à assurer une stabilité et une dotation en personnel. L'approvisionnement en eau potable connaît également certaines lacunes malgré la disponibilité assez conséquente de cette denrée. « Nous disposons de quatre sources importantes qui nécessitent simplement un réseau assurant le pompage et la conduite afin d'assurer une alimentation efficiente de tous les habitants. Nous demandons à être dotés en moyens nécessaires à la réalisation de ce réseau en attendant de raccorder notre village au réseau communal à partir des forages », explique encore notre interlocuteur. Plongés dans l'oisiveté, de nombreux jeunes sont dans le désespoir. « A part les quelques activités domestiques, nous n'avons aucune autre occupation. Même pas un terrain sportif où nous pourrions passer le temps », se désole un jeune homme, qui souligne que « les conditions de vie sont très dures. Le chômage et l'absence d'initiatives pouvant le résorber et l'éloignement poussent beaucoup de jeunes au désespoir ».