La participation algérienne aux Jeux olympiques de Londres 2012 est révélatrice de l'état du sport en Algérie. Il ne faut surtout pas accabler les athlètes pour leur discrète performance qui, du reste, était prévisible bien avant le départ pour Londres. Le sport algérien accuse un gros déficit dans les domaines de la détection, la préparation et la prise en charge des sportifs. Les Jeux olympiques, les Championnats du monde, les grands rendez-vous sportifs sont synonymes de traquenard pour «l'élite sportive», qui se ramasse et se contente de faire de la figuration devant des adversaires taillés pour la performance. Les Jeux olympiques de Londres n'ont pas dérogé à la règle bien incrustée depuis la retraite de Hassiba Boulmerka et Noureddine Morceli, deux authentiques champions. Aujourd'hui, les athlètes sont envoyés à la boucherie. Ils concentrent toutes les critiques après leurs modestes prestations qui sont à des années-lumière des attentes démesurées d'une opinion bernée par des mirages de victoires et de médailles. La moisson JO-2012 sera chétive pour ne pas dire inexistante et ne sera, en définitive, que le juste reflet de la dramatique situation dans laquelle est plongé le sport algérien depuis des années. En 2012, l'Algérie est encore à l'époque des nobles principes du baron de Coubertin pour qui l'essentiel est de participer (aux Jeux olympiques). Les mastodontes qui écrasent les Jeux, c'est-à-dire les Etats-Unis, la Chine et à un degré moindre des pays européens, comme la France, l'Espagne, l'Allemagne, deux pays africains, le Kenya et l'Ethiopie, qui dominent les épreuves d'athlétisme, ne s'illustrent pas par hasard. A la faveur d'une bonne politique sportive, avec les moyens qui vont avec, ces pays forment à profusion des champions qui font rêver la planète. Pendant ce temps, l'Algérie éprouve les pires difficultés à façonner des athlètes. Ce que réalisent les cadors aux Jeux olympiques n'est pas le fruit du hasard et encore moins la conséquence d'une génération spontanée. C'est tout, sauf cela. Les héros des jeux modernes sont des athlètes préparés depuis des années pour briller. En parallèle, des moyens phénoménaux sont dégagés pour assurer la réussite planifiée. Le sport algérien survit misérablement dans un contexte pourri et vicié. La mauvaise gestion des insuffisantes infrastructures existantes combinée à l'absence d'une véritable stratégie sportive l'ont précipité dans le néant. Les Jeux olympiques sont le miroir par excellence de l'état de santé du sport dans chaque pays de la planète. Chaque jour depuis plus d'une semaine, les Algériens vérifient avec amertume la profondeur du fossé qui sépare le niveau de nos sportifs avec celui des autres pays. La moisson de médailles qui fait ici office de bulletin (scolaire) se passe de commentaire. Tant qu'une véritable politique sportive ne sera pas mise en œuvre et conduite (surtout) par des hommes et des femmes compétent(e)s et intègres, l'état du patient ne cessera pas de se détériorer. A l'heure où les athlètes-machines trustent les records et les médailles, nos athlètes se contentent, malgré eux, de faire de la figuration. Participer symboliquement ou faire une croix momentanément sur les Jeux olympiques ne serait pas une mauvaise chose en attendant de