Jusqu'à une certaine date, l'Algérie faisait parfaitement sienne la devise du baron Pierre de Coubertin en participant aux jeux Olympiques rien que pour le plaisir de se comparer aux autres pays du monde.Ensuite, avec la boxe en premier, l'athlétisme après et enfin le judo, les athlètes algériens ont appris à gagner et surtout à rejoindre le gotha mondial non plus pour la figuration, mais pour grimper sur les podiums. Toutefois, le drapeau algérien n'a plus que très peu d'occasions de flotter sur les hampes des lieux de compétition. Ce qui n'est pas sans porter un sacré coup à la réputation d'un pays qui, paradoxalement, a affirmé sa présence aux jeux, alors qu'il traversait l'une des périodes les plus critiques de son histoire.Nour-Eddine Morceli et Hassiba Boulmerka, par leur insolence, étaient parvenus, par des exploits littéralement mythologiques, à retenir le regard du monde et à donner une toute autre image de l'Algérie que celle galvaudée et allègrement déformée par les médias. La dernière participation (Chine) a été de justesse sauvée par le gain de deux médailles, l'une d'argent et l'autre de bronze. Et qu'en sera-t-il pour le rendez-vous de Londres ? Quelles sont les potentialités algériennes ? Exception faite de Soraya Haddad, il serait très difficile d'émettre une affirmation d'autant plus qu'en l'absence de confrontations réellement qualitatives, les résultats positifs qui pourraient être acquis ici et là sur le plan continental ne pourraient constituer, en réalité, que des leurres compte tenu du niveau même des disciplines à l'image du judo justement, de la natation et de la boxe. Seul l'athlétisme semble disposer de référents, d'où l'absence justifiée d'athlètes algériens à ce niveau depuis la retraite de Morceli, Boulmerka et Nouria M. Benida. Le nombre de médailles est allé en se raréfiant depuis les jeux de Sydney. Au vu de l'état actuel du sport, en général, dans le pays et des disciplines, notamment olympiques en particulier, il semble des plus improbables que l'Algérie ait un quelconque espoir de briller à Londres, et donc très peu de chances d'obtenir des médailles compte tenu des avancées phénoménales enregistrées par le reste des pays du monde et de leurs athlètes respectifs dans les différentes compétitions. A vrai dire, est-il sérieux de croire un seul instant que des résultats peuvent être attendus dès lors qu'il n'existe pas, ni en la forme ni en le fond, une réelle politique du sport d'élite ? Comme il convient de dire qu'il ne s'agit pas seulement de louer une volonté politique qui mettrait tous les moyens matériels et financiers à la disposition des différentes fédérations, alors qu'il n'existe même pas de continuité dans l'action entre deux rendez-vous sportifs quadriennaux. Le talon d'Achille dans le domaine se résume en l'absence d'une vision à long terme d'une politique sportive, de la disponibilité d'hommes compétents à la hauteur des structures du Comité olympique et, bien entendu, de la propre stabilité de ladite instance. En fait, l'Algérie semble se diriger de la manière la plus routinière aux jeux de Londres, et c'est pour cette triste réalité qu'il paraîtrait farfelu de croire un seul instant et surtout d'attendre que les athlètes qui feront le déplacement en arrivent, à moins d'un miracle, à faire flotter l'emblème national ne serait-ce qu'une seule fois. A. L.