Pékin, c´est demain et l´on s´y prépare. C´est du moins ce qui a été affirmé, mardi, lors d´une réunion du Comité olympique algérien (COA), à laquelle a pris part Saïd Bouamra, président de la Commission de préparation des Jeux olympiques. Il ressort de cette rencontre que 39 athlètes algériens sont d´ores et déjà qualifiés, dans l´attente de voir ce chiffre grimper sans doute jusqu´à 63 athlètes. Nombre qui semble représenter, dans l´état actuel des choses, le maximum représentatif du sport algérien. C´est peu? C´est beaucoup? Allez donc savoir en l´absence de normes et critères qui disent à partir de quel nombre, en sports collectifs et individuels, une nation est compétitive au plan sportif et olympique. La satisfaction dont font montre les préposés aux préparatifs des jeux pékinois, peut s´expliquer certes par le fait que le petit nombre de sportifs sera sans doute compensé par la qualité de l´effectif retenu qui gagna -sur le terrain- sa participation à la XXIXe Olympiade. Mais en vérité, que feront à Pékin nos athlètes qui ont enregistré, toutes disciplines confondues, un recul certain ces dernières années, quand une véritable relève tarde à éclore. Nos nageurs, malgré la présence de Salim Ilès, ne feront guère illusion face aux poids lourds américains, australiens et européens. Bien sûr, on ne postule pas aux médailles, mais tout juste à faire bonne figure avec la satisfaction du devoir accompli. Nous ne sommes sans doute plus à l´époque de la maxime du Baron de Coubertin, inventeur des Jeux olympiques modernes, pour qui l´essentiel est de participer. Mais se satisfaire d´une participation honorable, c´est tout comme, sachant que nous ne disposons ni d´athlètes, ni de moyens financiers et matériels, ou infrastructures idoines pour ce faire. La formation d´un athlète coûte cher, même très cher, mais qui veut la fin veut les moyens, nous rappelle l´adage. Et dans ce domaine, le déficit structurel du sport algérien demeure encore et toujours le talon d´Achille d´une pratique qui s´est maintenue à flot, grâce à l´émergence ici et là d´athlètes super doués qui, hélas, n´ont pas eu l´effet entraînant attendu. Hassiba Boulmerka (Barcelone 1992), Noureddine Morceli et Hocine Soltani (Atlanta 1996) et Nouria Benida-Merah (Sydney 2000), les médaillés olympiques algériens n´auront été, tout compte fait, que l´arbre qui cache toujours la forêt puisqu´ils n´ont pu être cette locomotive tant espérée capable de faire décoller le sport algérien d´une manière générale, le sport de performance en particulier. Nous noterons que le football algérien, comme c´est la règle tous les quatre ans (à l´exception d´un bref passage aux J.O. de Moscou en 1980), sera encore absent à Pékin, quand des pays africains ne disposant pas de nos moyens trouvent le moyen de faire le voyage olympique. Que nous soyons représentés à Pékin par 39 ou 63 athlètes, il n´y aurait pas de problème s´il y avait une assurance que cette représentation est capable de rapporter des médailles à l´Algérie. Tant il est vrai que c´est là le seul critère, en l´occurrence, justifiant une participation olympique, surtout en rapport au prix exorbitant que coûte aujourd´hui un athlète de performance. Aussi, il est peu probable que les choses changent tant le problème qui se pose au sport algérien est autre: avant de prétendre jouer dans la cour des grands, il lui faut d´abord retrouver sa suprématie aux plans régional, arabe et continental. Aussi, allez à Pékin la fleur en bandoulière...