Le président Bouteflika a procédé, hier, à un mouvement partiel dans le corps des walis qui a débouché sur le renouvellement des responsables de 7 wilayas (Oum El Bouaghi, Tissemsilt, Blida, Tizi Ouzou, Aïn Témouchent, Laghouat et Béchar). Le désormais ex-wali de Béchar, Boukharouba Brahim, est le seul responsable à faire, toutefois, les frais du changement opéré par le chef de l'Etat puisqu'il a été mis fin à ses fonctions. Pour le reste, l'essentiel de la décision présidentielle se résume, dans les faits, en des permutations de postes. A noter, néanmoins, l'arrivée de deux nouveaux noms dans le corps fermé des walis. Il s'agit de Zalène Abdelghani et Maskri Nacer, respectivement secrétaire général de la wilaya de Batna et secrétaire général de la wilaya de Relizane. Ces deux cadres sont appelés à diriger les wilayas d'Oum El Bouaghi et de Tissemsilt. Au chapitre des mutations, il est à retenir que Ouadah Hocine, précédemment wali de Tizi Ouzou, a hérité de la gestion de la wilaya de Blida, restée sans responsable durant près d'une année. Son prédécesseur a dû quitter son poste après avoir été éclaboussé par des scandales financiers. Mecheri Azzedine, précédemment wali de Laghouat, succède, quant à lui, à Boukharouba Brahim à la tête de la wilaya de Béchar. Le nouveau wali de Tizi Ouzou est Mazouz El Hocine, précédemment wali de Aïn Témouchent. La gestion de cette dernière échoit à Bouderbali Mohamed, jusque-là en poste à Oum El Bouaghi. La wilaya de Laghouat sera, quant à elle, dirigée par l'ancien wali de Tissemsilt, Adli Ahmed. Le communiqué rendu public par les services de la présidence de la République précise que le mouvement ordonné par Abdelaziz Bouteflika s'inscrit « dans le cadre du renforcement qualitatif de l'encadrement en charge de la gestion des collectivités locales, d'un traitement efficient des préoccupations majeures liées à la promotion du développement local et à la conduite avisée des affaires publiques locales (...) ». Sans trop chercher à forcer la lecture, il est permis d'interpréter le léger toilettage opéré par le chef de l'Etat dans le corps des walis comme une manière de sanctionner certains responsables pour leur rendement insuffisant. La remarque s'appliquerait notamment au wali sortant de Béchar dont la gestion a suscité à de nombreuses reprises le mécontentement de la population. Ce mouvement - qui intervient dans le prolongement de celui auquel le président Bouteflika a procédé récemment et qui a concerné les secrétaires généraux de wilaya et les chefs de daïra - sonne également comme un rappel à l'ordre et un avertissement à l'adresse des responsables des autres wilayas, dont certaines vivent des contestations et des émeutes à répétition en raison de problèmes divers. Des émeutes et des contestations qu'il est souvent difficile aux walis d'expliquer dans la mesure où ils disposent de moyens financiers importants. Cela depuis notamment la décision du président de la République de lancer le plan de consolidation de la croissance économique, doté de 60 milliards de dollars. Aussi, le choix des profils des cadres (des énarques ou des économistes expérimentés) appelés à gérer des wilayas réputées difficiles telles Tizi Ouzou et, depuis peu, Béchar, pourrait renseigner sur une volonté de ne négliger aucune attente de la population et de mettre l'accent sur le développement local. Un développement par lequel passe nécessairement une grande partie de la paix sociale.