Le dernier mouvement partiel dans le corps des walis n'a pas laissé indifférentes les populations des wilayas touchées par les récentes nominations. Sans premier responsable de l'exécutif de wilaya, le poste de Blida n'est plus vacant car Hocine Ouadah, précédemment à Tizi Ouzou, prendra incessamment ses fonctions. Les citoyens de la ville des Roses n'ont pas caché leur satisfaction quant à cette désignation, d'autant que l'exécutif était assuré durant plus d'une année, par le secrétaire général, seul rescapé des scandales qui ont éclaboussé la Mitidja. Interrogée à ce sujet, Mme Cherifa Kheddar, présidente de l'association Djazaïrouna, estime : “Je souhaite beaucoup de courage au nouveau wali de Blida qui n'aura pas la tâche facile devant tous les chantiers qu'il devra ouvrir. Depuis 1999, la wilaya de Blida est en panne, et le passage de Bourricha à la tête de l'exécutif est la pire des choses qui ait pu arriver.” En revanche, à Tizi Ouzou, l'ère de l'ex-wali est différemment appréciée, si les citoyens reconnaissent qu'il a su impulser un nouveau départ au développement local, il lui est reproché la gestion des évènements de Kabylie dès son arrivée en 2001. C'est ainsi qu'un membre du comité du village d'Attouche regrette les promesses non tenues de l'ex-wali : “Pourtant, il nous avait promis de goudronner le chemin de wilaya desservant notre village.” Quant à la nomination de Mazouz El-Hocine, les citoyens espèrent qu'il apportera un souffle nouveau au développement local. Les habitants de la wilaya de Tizi Ouzou sont unanimes à déclarer : “Nous jugerons sur pièce.” Les citoyens de Aïn Témouchent regrettent pour leur part la nomination à Tizi Ouzou de leur désormais ex-wali. Les citoyens reconnaissants affirment que grâce à lui leur wilaya commençait à sortir de sa léthargie, car il suivait lui-même l'état d'avancement des projets, et l'achèvement en un temps record du nouveau lycée de la ville, est l'exemple que citeront les Témouchentois. Toutefois certaines voix lui reprochent la mauvaise gestion du dossier des sinistrés après le séisme du 22 décembre 1999, et ce, malgré la manne financière récoltée lors d'un téléthon, sans compter l'aide de la Banque mondiale et d'autres donateurs. À Hammam Bouhadjar, il aura laissé un mauvais souvenir, car il avait ordonné la démolition de la première école que les habitants considéraient comme un musée. Dès sa nomination dans la wilaya de Aïn Témouchent, Bouderbali Mohamed a organisé une cérémonie d'adieu à la wilaya d'Oum El-Bouaghi dont il était jusqu'à présent le chef de l'exécutif. Les habitants d'Oum El-Bouaghi jugent différemment le passage de leur ex-wali. “Son passage a été marqué par une véritable dynamique du développement de la wilaya”, affirme D. Messaoud, président d'une association de solidarité. Pour sa part, H. Nacer un fonctionnaire de la ville estime tout à fait le contraire : “Nous n'avons rien vu de sa gestion puisque toutes les réalisations font partie d'anciens projets, comme c'est le cas pour la bibliothèque.” L'arrivée de M. Zalène Abdelghani à la tête de la wilaya d'Oum El-Bouaghi est relativement appréciée par les citoyens qui espèrent la réalisation des projets en suspens. “En dépit des enveloppes faramineuses débloquées par les pouvoir publics, plusieurs projets n'ont connu qu'un modeste essor, à l'image de l'électrification rurale, de l'habitat rural et des 20 écoles primaires toujours fermées”, déclare un intellectuel d'Oum El-Bouaghi. À Laghouat, les citoyens reprochent à leur ex-wali une certaine inertie dont il a fait preuve lors de son passage. Les habitants critiquent notamment l'attitude de l'ex-wali, M. Mecheri Azzedine lors du conflit au sein de l'APC de Laghouat, des émeutes de Hassi-R'mel et du mécontentement des jeunes diplômés. Ils sont nombreux aussi à en vouloir à l'ex-wali son refus quant aux projets d'investissement proposés par le groupe Blanky et la laiterie Ghenou, ce qui aurait permis la création de nombreux postes d'emploi. Le départ à la retraite de Boukharouba Brahim, l'ex-wali de Béchar, est considéré comme faisant partie de la routine administrative par les citoyens de cette région. “Il n'a rien à se reprocher et il a fait ce qu'il pouvait réaliser. C'est un départ à la retraite volontaire car M. Boukharouba voulait se reposer”, déclare M. Benmoussa Ahmed, président des associations de soutien au président de la République. Pour sa part, le président d'une association de quartier estime : “Eu égard aux multiples problèmes qu'a connus la wilaya : les dernières émeutes des quartiers du Ksar, mer Niger et Bachir El-Djedid, le départ du wali était prévisible”. Les Bécharis espèrent que le nouveau wali, M. Mecheri Azzedine, réussira à arracher un régime fiscal spécifique pour les régions du Sud, seul moyen pouvant encourager les investisseurs à s'y installer. “Bienvenue à M. Mecheri qui va être installé à la tête de la wilaya de Béchar ; nous sommes disposés à travailler avec lui pour le bien-être des citoyens de cette commune”, déclare Hammadi Othmane, président de la Chambre de commerce de la Saoura. Synthèse S. I./correspondants