Les autorités espagnoles ont refoulé cette année près de 200 harraga vers le port d'Oran. Après une petite accalmie, le phénomène de l'émigration a repris de plus belle. Durant les sept premiers mois de cette année, près de 25 affaires d'émigration clandestine ont été enregistrées par les services concernés, à leur tête la Gendarmerie et les gardes-côtes. Durant cette période, près 120 «harraga» ont été interceptés. En 2011, seulement une soixantaine de jeunes candidats à l'émigration clandestine ont été interceptés au niveau des différentes plages et communes côtières de la wilaya. Alors que durant l'année 2010, ils étaient près de 200 harraga à être arrêtés. La semaine écoulée, 16 candidats à l'émigration clandestine, dont un mineur, ont été interceptés avant-hier sur le littoral oranais par une unité des gardes-côtes. Ces jeunes harraga, âgés entre 17 et 30 ans, ont été interceptés à bord d'une embarcation à 30 miles marins au large de Cap Falcon. Ces jeunes sont originaires de plusieurs wilayas de l'Ouest algérien. A l'exception du mineur, les quinze autres candidats à l'émigration clandestine ont été placés en garde à vue par les éléments de la Gendarmerie d'Aïn El-Turck. La stabilité des conditions climatiques de ces derniers jours a favorisé les tentatives d'émigration clandestine. Aussi, les autorités espagnoles ont refoulé cette année près de 200 harraga vers le port d'Oran. Ces jeunes candidats à l'émigration clandestine avaient été arrêtés par la «Guardia civil» espagnole pour séjour illégal sur le territoire ibérique. Ils avaient été gardés durant plusieurs jours dans des centres de rétention provisoire avant d'être expulsés manu militari vers le port d'Oran. La grande majorité de ces harraga avaient réussi la traversée vers les côtes de la péninsule ibérique sur des embarcations de fortune à partir des plages du littoral Ouest du pays. Durant tout le temps passé sur le territoire espagnol, ces harraga ont vécu cachés en se mêlant à la foule et constamment en alerte. Les autorités espagnoles ont pris la décision de refouler systématiquement tous les clandestins appréhendés pour séjour illégal. Les pouvoirs publics algériens ont aussi choisi la solution de la dissuasion : six mois de prison ferme pour ceux qui tentent de quitter le territoire national par des voies illégales. Cette pénalisation de l'émigration clandestine par les autorités, comme moyen de mettre un terme à la recrudescence du phénomène des harraga, commence à apporter des fruits. Le phénomène de l'émigration clandestine a connu des pics en 2007 et 2008 avant de voir la courbe descendre de manière assez sensible. Durant l'année 2007, les gardes-côtes algériens avaient arrêté 1 530 harraga et découvert 86 cadavres rejetés par la mer.