L'aventure a vite tourné court pour 16 candidats à l'émigration clandestine. Les autorités espagnoles ont refoulé mercredi à partir du port d'Alicante deux groupes composés de 16 harragas vers le port d'Oran sur des dessertes commerciales. Ces deux groupes de jeunes harragas ont été accompagnés des éléments de la police espagnole, qui les ont remis aux services de la police des frontières. Les 16 candidats à l'émigration clandestine avaient été arrêtés par la Guardia civil espagnole pour séjour illégal sur le territoire ibérique. Ils avaient été gardés durant plusieurs jours dans des centres de détention provisoires avant leur expulsion vers le port d'Oran. Les 16 harragas avaient réussi la traversée vers les côtes de la péninsule ibérique sur une embarcation de fortune à partir des plages de Tenes dans la wilaya de Chlef. Les 16 candidats à l'émigration clandestine, qui sont originaires de Tiaret et de Chlef, ont été présentés jeudi passé, devant le procureur de la République, près du tribunal de la Cité Djamel. Ils sont poursuivis pour le chef d'inculpation d'émigration clandestine et sont destinataires d'une citation directe, en attendant leur prochain jugement. Depuis le début du mois sacré une soixantaine de candidats à l'émigration clandestine a été refoulée au port d'Oran à partir d'Alicante par les autorités espagnoles, selon des sources portuaires. Pas moins de 400 harragas ont été expulsés d'Espagne depuis le début de cette année. Les autorités espagnoles ont pris la décision de refouler systématiquement tous les clandestins appréhendés pour séjour illégal. Des centaines de harragas attendent leur refoulement d'Espagne. Les pouvoirs publics algériens ont aussi choisit ces dernières années la solution de la dissuasion : six mois de prison ferme pour ceux qui tentent de quitter le territoire national par des voies illégales. Cette pénalisation de l'émigration clandestine par les autorités, comme moyen de mettre un terme à la recrudescence du phénomène des harragas, n'a pas eu les résultats tant attendus. Malgré des mesures exceptionnelles, le traitement policier et judiciaire n'a pas eu d'effet considérable sur le phénomène. Des pics ont été atteints en 2007 et 2008 avant de voir la courbe descendre de manière assez sensible. Durant l'année 2007, les gardes-côtes algériennes ont arrêté 1.530 harragas et découvert 86 cadavres rejetés par la mer. Les derniers recensements des gardes-côtes ont démontré toutefois une baisse sensible des tentatives de l'émigration clandestine à destination des côtes espagnoles en 2010 à partir des côtes oranaises.