Les habitants du quartier Loudha, à l'ouest du chef-lieu de la commune de Bouzeguène, (60 km à l'est de Tizi-Ouzou) ont procédé hier à la fermeture de l'agence locale de l'Algérienne des eaux (ADE). Par cette action, les protestataires veulent dénoncer une situation intenable de pénurie d'eau potable. Les robinets sont à sec et des attentes interminables pour une hypothétique goutte d'eau. Le programme d'alimentation en eau potable, celui de 1 jour sur 5 n'a pas pu être réalisé. Pour tous les habitants du plateau de Loudha, le programme instauré pour avoir sa part d'eau est fictif.«Cela fait 25 jours depuis que mes robinets sont à sec. La vie des habitants est devenue un calvaire à la cité des 350 logements. Chaque jour, on va remplir nos jerricans dans des fontaines d'autres villages. Aucune solution n'est prévue pour donner un espoir aux habitants», clame un habitant de la cité. Devant l'agence ADE dont les portes ont été verrouillées, et sous un soleil de plomb, les contestataires maintiennent la pression. «Donnez-nous de l'eau, nous avons soif !» est le seul leitmotiv des habitants. Le responsable de l'ADE tente de vaines explications aux protestataires. «La cité de Loudha, diffère de celle des villages. Le réseau de distribution est obsolète. Comment voulez-vous alimenter les quartiers de la cité avec un tuyau de dimension inférieure aux normes ? Les habitants des étages supérieurs ne pourront jamais avoir de l'eau et la situation va encore s'aggraver dans les prochains mois si la pluie ne tombe pas», dit-on à l'ADE. En plus des habitants de Loudha, d'autres citoyens de Bouzeguène viennent individuellement signaler le manque d'eau. Une habitante de la cité des 42 logements est venue interpeler le chef d'agence de l'ADE . Cela fait 9 jours depuis qu'elle n'a pas reçu une goutte d'eau. D'autres habitants de Tanaïmt, alimentés depuis le réservoir d'Aït Semlal, de Tabouchicht, d'Aït Salah, d'Ihitoussène, d'Ibouyesfene et de nombreux autres villages sont là pour les mêmes raisons : le manque d'eau. Le responsable de l'ADE nous a indiqué que son agence est une entreprise de gestion et non de réalisation et qu'elle ne peut donner que ce qu'elle a. Il regrette l'absence totale des autorités locales et de l'hydraulique pour tenter d'améliorer la situation avec de nouveaux projets d'adduction et par de nouveaux réseaux. Toutefois, le responsable de l'ADE de Bouzeguène ne nous dit pas comment fera-t-il pour colmater les innombrables fuites d'eau qui pénalisent la population, mettre un terme à l'absence de compteurs, aux piquages illicites...