A moins de quatre mois des élections locales (communales et de wilaya), les partis politiques se préparent à entrer dans une compétition «décisive». Une compétition importante autant pour les grandes formations qui voudraient consolider leur position sur la scène politique que pour les autres, qui tenteront d'arracher des sièges, en établissant des listes communes. La bataille sera dure à l'intérieur même des partis. Fait que confirme Kassa Aïssi, chargé de communication au FLN : «Nous allons tirer les enseignements des élections législatives du 10 mai. Nous allons essayer de corriger nos lacunes, mais nous sommes persuadés qu'il y aura une guéguerre, des disputes et des mécontentements.» Le vieux parti a élaboré une feuille de route pour les locales, des directives ont été données dans ce sens aux militants pour le respect des règles du jeu. Seulement, au FLN, la direction se prépare à faire face à une bataille acharnée. «Comme aux législatives, nous allons faire face aux mécontents et nous allons également gérer les militants qui crieront à la marginalisation. Il faut savoir que les élections sont une compétition très disputée où certains moyens controversés ne seront pas exclus», déplore Kassa Aïssi, précisant qu'il est impossible de satisfaire les ambitions de tous les militants. Comment choisir la meilleure liste susceptible de ramener un nombre important de voix ? M. Kassa réplique que la direction aura son mot à dire concernant les listes des communes «ayant une sensibilité particulière» alors que pour les autres APC, ce sont les assemblées générales des kasmas qui se pencheront sur l'étude des listes de candidature. Pour ce qui est des candidats pour les APW, la récolte et l'étude des listes sont du ressort des mouhafadas. Notre interlocuteur explique que des réunions ont été tenues par le staff dirigeant du FLN visant à dresser un bilan du précédent mandat 2007-2012. A cet effet, il a été décidé d'encourager et de promouvoir les équipes qui ont réalisé des résultats positifs au sein des communes et d'écarter celles qui ont porté préjudice au FLN et à la population. De son côté, le RND mise beaucoup sur la bataille des prochaines élections locales et appelle à une «large mobilisation». Pour préparer ce rendez-vous, le secrétaire général du parti, Ahmed Ouyahia, a installé officiellement la commission nationale de préparation de ces élections qui s'attelle à mettre en place une feuille de route. Le fait nouveau est que le RND a décidé d'ouvrir les portes des candidatures aux sympathisants du parti, «ainsi que tous ceux qui se reconnaissent dans les idées et convictions du RND». A la commission nationale s'ajoutent les commissions locales. Celles-ci, composées de 7 à 15 membres, auront pour mission la collecte des candidatures. Selon Miloud Chorfi, les prochaines élections «seront plus rudes avec la participation de toutes les formations politiques ; il faudrait donc d'ores et déjà se préparer sur le terrain pour prendre en charge les problèmes des citoyens et évidemment pour récolter le plus grand nombre de sièges et conquérir de nouvelles assemblées élues». A la question de savoir si le RND ne craignait pas une autre secousse, comme celle générée par les législatives, Miloud Chorfi répond par la négative. Contrairement au RND, Louisa Hanoune, leader du Parti des travailleurs, exige pour les locales que les postulants soient tous issus de la base militante de sa formation politique, refusant ainsi de faire «dans le remplissage». Concernant ce rendez-vous électoral, le PT, par la voix de son porte-parole, redoute «un fort taux d'abstention», une situation à mettre sur le compte des dispositions introduites dans le nouveau code électoral. Le MSP, pour sa part, ne fera pas cavalier seul, il entrera dans la bataille des élections avec ses alliés d'Ennahda et d'El Islah au nom de l'Alliance verte. Une feuille de route sera mise en œuvre incessamment. Le Front des forces socialistes, qui a réuni son conseil national vendredi dernier, a approuvé un code électoral destiné à faire choisir les candidats par la base militante.