A trois mois du rendez-vous des locales, les communes se sont transformées en chantiers à ciel ouvert Le FLN et le RND ont adopté la même approche en se basant d'abord sur l'évaluation des bilans des APC. Les partis se préparent d'ores et déjà aux prochaines élections locales. A plus de trois mois du rendez-vous électoral, les états-majors des formations politiques sont en effervescence. Leur priorité, s'atteler à confectionner les listes de candidatures pour éviter le scénario des législatives. Ils ont donc préféré entamer ce chantier très tôt pour gagner plus de temps. D'autant plus qu'avec les exigences de la loi électorale, il est pratiquement difficile de réunir le nombre de candidatures requis et surtout le quota des femmes exigé. La confection des listes de candidatures est un véritable casse-tête chinois. Lors des dernières législatives, les partis ont accusé beaucoup de retard dans l'élaboration des listes. Le FLN et le RND ont adopté la même approche en se basant sur l'évaluation des bilans des APC. La formation de Abdelaziz Belkhadem a entamé, récemment, l'évaluation du mandat de ses élus locaux. «Nous sommes en train de faire des évaluations au niveau des mouhafadhas et des kasmas sur le bilan des APC pour mieux constituer les listes de candidatures», a affirmé le porte-parole du parti, Kassa Aïssi. Joint par téléphone, M.Aïssi explique que le but de cette opération est de faire le tri et sélectionner les responsables qui ont réussi dans leur mission. «En faisant le bilan de chaque APC, cela nous permettra de reconduire les compétents et d'éliminer les mauvais responsables», a-t-il assuré. Selon lui, le FLN fera le bilan des projets réalisés et non réalisés dans chaque commune et wilaya en relevant les insuffisances enregistrées dans tous les domaines lors de ce mandat, ainsi que les préoccupations actuelles des citoyens. Le secrétaire général du parti annoncera prochainement dans une directive, les conditions de candidature à ces élections, rappelant que le règlement intérieur du parti prévoit, pour une candidature aux APC, 3 ans de militantisme au sein du parti et 5 ans pour les APW. M.Aïssi a reconnu que la candidature des femmes posera problème. «Le parti trouvera d'énormes difficultés à trouver le nombre suffisant de femmes aptes à se porter candidates à ces assemblées, mais nous tenterons de lever ces obstacles», a assuré M.Kassa. Pour mobiliser davantage de militants, le vieux parti va consacrer son université d'été aux élections locales. Le RND de son côté, presse ses élus à faire le bilan. Son porte-parole, Miloud Chorfi, a appelé vendredi dernier à Bordj Bou Arréridj les élus locaux à remettre le bilan de leurs activités avant la tenue des prochaines élections locales. Présidant les travaux d'un conseil de wilaya, M.Chorfi a estimé que les citoyens «ont le droit de savoir ce qui a été réalisé sur le terrain et ce qui reste à accomplir dans le cadre de la prise en charge des préoccupations des citoyens par le parti». Or, la question qui se pose est de savoir réellement si les partis ont les moyens et les capacités pour vérifier la fiabilité de ces bilans. En tout cas, les chiffres ne servent à rien. La réalité parle d'elle-même. Le citoyen peut lui seul faire le constat. Il faut reconnaître qu'à chaque fin de mandat, les élus locaux tentent de rattraper le coup. A trois mois du rendez-vous local, les communes se sont transformées en chantiers à ciel ouvert. Revêtement des routes, réfection des trottoirs, aménagement des espaces, sont autant de travaux lancés de part et d'autre. Il faut admetre que cette pratique est devenue une tradition chez nos élus locaux pour justifier les budgets et redresser leur cote de popularité. En somme, en jouant la transparence dans la gestion du mandat précédent, le FLN et le RND comptent, encore une fois, rafler la mise le 29 novembre prochain.