Les incendies n'ont jamais ravagé autant d'hectares de forêt à Batna que durant cet été. En effet, plus de 504 ha ont été dévorés par les flammes depuis le 1er juin, répartis entre 56 foyers. Selon Rachid Briki, chef de service de la protection de la faune et de la flore à la direction des forêts de la wilaya de Batna, les forêts ont été touchées à hauteur de 100 ha. Le maquis, la broussaille et l'alfa représentent la majorité des 400 ha restants. Toujours selon la même source, à titre comparatif, sur la période de juin à octobre 2011, 30 ha seulement, répartis en 30 foyers, avaient été touchés par le feu. A l'heure où nous mettons sous presse, deux incendies n'ont pas encore été maîtrisés ; la forêt de Beni M'loul, située dans la commune de Kimel (daïra de T'kout, 80 km au sud du chef-lieu de Batna), où le feu s'est déclenché jeudi dernier, et la forêt domaniale de Belezma (20 km au nord-ouest du chef-lieu de Batna). La principale cause de ces incendies reste, selon Rachid Briki, la canicule exceptionnelle qui touche la wilaya. Ajoutez à cela l'activité des braconniers, responsables de beaucoup d'incendies. «En plus des facteurs de prédisposition, l'abondance de l'herbe sèche, générée par les dernières précipitations, représente l'une des causes principales à l'origine de ces incendies», a déclaré notre interlocuteur. En outre, les zones interdites d'accès aux forestiers et à la Protection civile représentent un handicap de plus pour la lutte contre les incendies. «Quand un feu se déclenche dans l'un de ces endroits, on n'a pas le droit d'intervenir. On appelle ça des interventions non autorisées (INA). Le feu grandit alors et risque de devenir incontrôlable», a affirmé le chef de service. Il ajoute : «Le seul moyen de lutter contre ces feux reste le canadair. Si l'Etat met les moyens, on pourrait être plus efficaces.»