Le 6 octobre 2005, M. K., un élève qui fréquentait le CEM Haddouche en qualité de doublant, a été terrassé par une crise cardiaque en pleine séance de culture physique. Le comble, c'est que la victime, chez qui il a été diagnostiqué un souffle au cœur, avait été dispensée par son cardiologue de toute activité sportive. Le rapport de la commission dépêchée sur les lieux par l'inspection générale de la wilaya apporte des réponses précises. Mais comment y accéder ? La directrice du CEM, à laquelle la direction de l'éducation a fait endosser l'entière responsabilité de ce drame, le demande par le truchement de la présidente de la Cour depuis près de trois mois, afin de se disculper de toute accusation. En vain. Faute de mieux, nous nous sommes tournés pour les besoins de notre enquête vers ceux des antagonistes de cette affaire. Selon le secrétaire général, qui nous a reçu à la place du recteur, la directrice de l'établissement n'a pas fait figurer le nom de l'élève M. K. sur la liste des dispensés durant l'année 2004-2005. En 2005-2006, la liste des dispensés n'a pas été établie selon lui. Pour ce responsable, il y a eu deux avis médicaux contradictoires : celui du spécialiste interdisant toute activité sportive et celui d'un généraliste qui, après examen, l'y autorise. Il reconnaît l'existence de l'autorisation paternelle pour les activités culturelles et sportives. Soumise à une sanction, la directrice a porté l'affaire devant la chambre administrative qui a conclu à son incompétence dans cette affaire. Son cas de cadre, relève, selon elle, du seul ministère de l'Education, en matière de sanction - si sanction il y a, déclarait-elle. Et elle appelle à une commission neutre de la tutelle pour « situer les responsabilités dans cette affaire ». Sur les copies de bulletin de l'année 2004-2005 et de la liste pour la même année, on voit que l'élève M. K. est dispensé. La directrice nous a expliqué que ladite liste a été réactualisée en début d'année. Une déclaration écrite du surveillant général confirme les propos du chef d'établissement. Quant aux parents de l'élève décédé, notre déplacement avant-hier chez lui, ayant été fait inutilement, nous lui avons laissé le numéro de téléphone où il pourrait nous joindre. En vain. L'affaire, à notre sens, est assez grave pour engager une enquête qui éclairera toutes les zones d'ombre qui l'entourent et prendre les décisions qui s'imposeront.