Connu en France, au Japon et aux Etats-Unis pour ses coupes de cheveux en phase lunaire et ses consultations via Internet, le franco-algérien Djilani Maâchi a montré en live son savoir-faire. Un savoir-faire, auréolé d'une performante chorégraphie, signée Milo. C'est sous une musique entraînante que le spectacle commence. Le podium est embuée de fumigènes. Au fur et à mesure que la pseudo-fumée se dissipe, on aperçoit au loin la silhouette filiforme d'un mannequin se déhanchant charnellement. Cheveux très court et arborant une robe des années 1930, elle se lance dans une mise en scène muette où sont mis en exergue la grâce et le charme. Après des allers-retours, elle prend place, au milieu de la scène, sur une chaise. Confortablement à l'aise, comme si qu'elle attendait quelqu'un. Cette attente est ponctuée du défilé d'une dizaine de filles à l'allure très fashion-jean et dos-nu et à la coiffure très tendance. Des coiffures de ville où les couleurs sont tantôt orangées tantôt blond cendré. Alors que tout le monde est affairé à admirer les belles créatures qui défilent, le coiffeur Djilani surgit comme du néant. Il se dirige vers le mannequin assis sur la chaise. Il sort ses ustensiles de coiffure et entame une coupe en live, devant une assistance plus qu'admirative. Avec doigté et habileté, il coupe et égalise. Pour donner du volume à la chevelure brune, il enroule une serviette et l'a fait passer le long de la tête : une technique propre à lui. Pendant que le coiffeur s'attelle à sa passionnante besogne, les mannequins tentent, par un jeu très subtil, de déstabiliser la cliente. Elle passent et repassent autour du pseudo-salon de coiffure ambulant. Au bout de quelques minutes, la séance de coupe est terminée. L'ensemble des filles squattent une dernière fois la scène avec la complicité du coiffeur. L'ensemble des coiffures exhibées durant cette soirée sont certes très prisées à l'étranger, cependant, le coiffeur ne désespère pas, un jour, de voir les femmes algériennes déambuler en toute fierté avec ce genre de coupe et... de couleurs. Comme le veut l'usage dans ce genre de manifestation, à la fin du show le coiffeur est invité à faire un petit discours. Micro en main, après avoir remercié certains organisateurs du Salon Eve 2006, Djilani Maâchi n'a pas mâché ses mots pour dénoncer la censure dont il a fait l'objet. D'une voix énervée et énergique à la fois, le coiffeur s'est vu déçu par ce genre de comportement. « Je suis scandalisé par le fait qu'on a écourté mon show et qu'on n'a pas passé mon clip », a-t-il lancé. Après son passage à Alger, Djilani Maâchi fera une escale, le mois prochain, au Brésil pour participer à une grande manifestation de coiffure, initiée par la Fédération mondiale des coiffeurs. Un autre palmarès qu'il décrochera, à coup sûr, haut la main, vu son engouement et son talent pour tout ce qui touche aux cheveux.