La capitale a bénéficié de plus de 10% du programme national de logements. Un programme de 10 000 logements destiné aux habitants de la wilaya d'Alger est en cours de réalisation. Les occupants de Diar El Baraka, à Baraki, sont sortis dimanche dans la rue pour réclamer leur rapide relogement. Cette opération qui devait toucher pas moins de 800 familles recensées par la wilaya déléguée de Baraki a connu un coup de frein et les occupants des habitations insalubres, datant de l'époque coloniale, craignent d'attendre encore plusieurs mois. Les habitants qui se sont rassemblés devant le siège de la circonscription administrative menacent de monter au créneau. Même exaspération dans d'autres quartiers ou cités, à l'exemple des Palmiers (Bachedjerrah), Diar El Mahçoul... l'attente des familles n'a que trop duré. Les mini-opérations de relogement ont connu un coup de frein. «Les choix politiques en haut lieu, les élections législatives du 10 mai dernier, le départ en congé de certains responsables locaux, mais aussi le mois de Ramadhan ont retardé les opérations mises à l'arrêt depuis la fin de l'année dernière», relève une source à la wilaya qui parle de «laisser-aller» au niveau de l'administration locale ces derniers mois. L'offre en logements serait-elle insuffisante ? «Le parc de logements, tous types confondus, est importante et certains logements sont déjà achevés. Près de 20 000 logements en grande partie achevés sont concentrés dans la seule commune de Aïn Benian. Seule une partie a été livrée. La crainte de troubles sociaux à l'approche des échéances électorales, les lenteurs bureaucratiques au niveau du ministère de l'Habitat et de ses services déconcentrés, les rendez-vous espacés de la commission de daïra, dont les premiers responsables craignent des manifestations violentes dans leurs circonscriptions respectives, ont retardé les opérations de relogement des familles qui désespèrent de sortir de leur cagibi», s'indigne un élu d'une APC qui a sollicité les autorités de la wilaya pour accélérer les opérations de relogement. Les autorités locales, les walis délégués en tête, auraient reçu des instructions émanant des autorités politiques pour reprendre dans les prochaines semaines les opérations de distribution. 20 000 logements pour Alger ? «Les opérations de relogement n'ont jamais cessé. Des logements AADL, LSP ou sociaux locatifs ont été distribués durant toute l'année. Ces opérations reprendront, mais ne seront pas très importantes. Il est fort à parier que ces opérations seront reportées à l'année 2013 en raison de l'approche des élections locales de fin d'année», estime le président d'une APC de la périphérie d'Alger, qui a souhaité garder l'anonymat. Le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, Noureddine Moussa, a annoncé, à la fin de 2011, la livraison en 2012 de quelque 20 000 logements à Alger. «Nous avons entamé l'opération de livraison de 3400 logements à Alger et 20 000 autres seront livrés l'année prochaine», avait-il révélé en décembre dernier, lors de la réunion des cadres de son secteur. Prenant le contre-pied des déclarations de certains bénéficiaires, le ministre a assuré qu'il n'y a pas de retard particulier dans la livraison ni dans la réalisation de logements à Alger, wilaya qui a bénéficié d'assiettes foncières de 600 hectares pour accueillir des programmes de logements. La capitale a bénéficié de plus de 10% du programme national de logements. Le ministre relèvera, en outre, qu'un programme de 10 000 logements destiné aux habitants de la wilaya d'Alger est en cours de réalisation à Blida. Le directeur de l'habitat d'Alger, Mohamed Smaïl, a annoncé pour sa part, à la Radio nationale (juin 2011), que d'ici 2014, quelque 130 000 à 140 000 logements seront construits. Tout en assurant que les opérations de relogement se poursuivront jusqu'en 2014, M. Smaïl fera remarquer que depuis la fin 2010, plus de 10 000 familles ont été relogées. Les premiers concernés sont les habitants des chalets et des quartiers populaires, tels que Diar Echems, Diar El Baraka (Baraki), Diar El Kaf, Climat de France (Oued Koriche) et les Palmiers, où il est fort à craindre une montée de la violence.