Depuis plusieurs jours, la ligne de transport des voyageurs reliant la station de Haï El Badr à Vieux Kouba a été suspendue. Les usagers du métro d'Alger sont sérieusement pénalisés. Le motif, apprend-on auprès d'un employé de l'Entreprise de transport urbain et suburbain d'Alger (Etusa), est le manque de voyageurs. Cette suspension dure depuis le Ramadhan. Une autre ligne a été, elle aussi, suspendue avant que l'on décide d'y assurer un semblant de service minimum. Il s'agit de la ligne menant vers Aïn Naâdja. «La décision de l'Etusa de suspendre ces lignes a été prise sans consulter ni se soucier des désagréments que cela pourrait causer aux citoyens», s'indigne un usager rencontré sur place. Cela, d'autant que l'argument avancé n'est pas très convaincant et ne justifie aucunement cette décision. «Ils prétendent que les bus se déplacent à perte avec quatre ou cinq personnes à bord. Ce qui n'est pas toujours vrai», dira notre interlocuteur, ajoutant : «Maintenant que le Ramadhan est terminé, pourquoi n'a-t-on pas rétabli cette ligne ?». En fait, on croit savoir que les bus reprendront leur destination vers Vieux Kouba dans les prochains jours, mais sans qu'une date précise ne soit arrêtée. Il faut toutefois préciser que la démarche de l'Etusa reste incompréhensible, dans la mesure où le manque de bus mobilisés sur les lignes reliant la station du métro de Haï El Badr à bien des communes profite aux bus privés, aux taxis et aux chauffeurs clandestins. Avant-hier, nous avons vu un receveur d'un bus privé aller aux arrêts de l'Etusa et appeler les usagers à monter dans son bus stationné à la sortie de la gare, alors qu'un bus de l'Etusa était en train de charger. Bizarrement, ni les employés de l'entreprise publique ni les services de sécurité n'ont jugé utile d'intervenir. Pis encore, le nombre de clandestins en stationnement à la sortie de la gare ne cesse d'augmenter. Et pour cause, des lignes telles que celle de Baraki sont tellement mal desservies que les voyageurs sont obligés de recourir aux services des taxis ou des chauffeurs clandestins. «Il m'est arrivé d'attendre pendant près de deux heures le bus de l'Etusa pour Baraki», fulmine un autre usager. Au lieu de renforcer ces lignes, les responsables de l'Entreprise du transport urbain et suburbain d'Alger semblent opter pour le repli.