Sanction - Le conflit qui oppose la direction de l'Etusa à celle du Métro d'Alger, pénalise les usagers de ces transporteurs. La station d'autobus de Haï El-Badr, propriété de l'Entreprise du métro d'Alger et qui sert de relais pour assurer la continuité du service vers les localités de Bachdjarah, Vieux Kouba, Aïn Naâdja et Birkhadem est désertée par le transporteur historique de la capitale. La direction, le syndicat de l'Etablissement public de transport urbain et suburbain d'Alger (Etusa) et les travailleurs, indignés par les conditions de travail déplorables ont mis à exécution leur menace de déserter cette station, laissant depuis déjà quatre jours, la clientèle du Métro d'Alger sur les quais de cette station. En effet, depuis l'inauguration par le président de la République le 31 octobre 2011 du métro et sa mise en marche le lendemain, le personnel du transporteur historique au niveau de cette station était privé du minimum en matière de condition de travail. C'est d'ailleurs ce que confirme le secrétaire général du syndicat d'entreprise Abid Bouteba, qui soutient la décision du directeur général de l'Etusa. «Nous avons assuré l'exploitation de cette station depuis sa mise en service avec de multiples difficultés. Il n'y avait ni latrines pour nos travailleurs, ni locaux, ni bureaux pour le personnel. A tout cela s'ajoute le comportement méprisant de nos partenaires de l'Entreprise du métro d'Alger (EMA), qui ne nous ont pas aidés dans notre mission. Cette attitude ne répond à aucune logique, sinon à celle d'éliminer l'Etusa, entreprise qui continue de développer le secteur des transports, de former et de mettre en place toute une chaîne d'exploitation moderne au profit des usagers des transports en commun, mais pas à l'encontre des intérêts de notre entreprise et de ses travailleurs. Le bureau demande à ce que la décision de priver nos travailleurs des infrastructures de cette station, soit entièrement révisée et reconsidérée», nous dit Abid Bouteba. Le secrétaire général du syndicat d'entreprise s'étonne que «plusieurs locaux soient fermés. Nous n'avons cessé de réclamer ces équipements dans les stations. On nous a promis des bureaux qui ne sont jamais arrivés. Nos caissiers continuent de travailler et d'approvisionner les receveurs en tickets sur les trottoirs et pour leurs besoins naturels, nos chauffeurs, receveurs, contrôleurs et responsables de stations sont obligés de faire des déplacements parfois jusqu'à la station de Bachdjarah pour ne pas dire sur des terrains vagues», s'indigne encore le représentant des travailleurs. Pour le directeur de l'exploitation de l'ex-Rsta, M. Charef, «la situation ne peut durer indéfiniment si notre vis-à-vis, la direction du métro d'Alger, ne met pas à notre disposition des conditions de travail respectables et dont le seul bénéficiaire serait l'usager qui attend beaucoup de nos entreprises. D'ailleurs une réunion est programmée entre les deux parties». Pour ce qui est de la position de l'Entreprise du métro d'alger (EMA), c'est motus et bouche cousue. «Il faut adresser par courrier vos questions, sinon adressez-nous une demande d'audience», nous dit-on au niveau du portail hermétiquement fermé de la direction général du métro d'Alger. En attendant que le portail s'ouvre devant la presse et que cet épineux problème trouve une solution, l'usager, lui, doit prendre son mal en patience en faisant l'affaire des chauffeurs de taxi et surtout des clandestins qui ont trouvé dans ce conflit un créneau porteur.