Trois heures et trente minutes durant, la pluie s'est abattue sur Béjaïa, provoquant des inondations. Cette fois-ci, l'orage pose le problème de la vulnérabilité aux intempéries des trémies de la ville de Béjaïa inondées toutes les deux par les eaux pluviales. Livrée partiellement depuis à peine deux mois, la trémie du quartier Amriw, un point stratégique desservant trois destinations, dont la RN24, a été fermée à la circulation après s'être transformée en une grosse cuvette d'eau. La peinture qu'on vient de mettre en prévision de l'inauguration imminente de ce qui reste du projet, confié à l'ENGOA pour un budget de 40 milliards de dinars, a disparu sous la boue. Le réseau de drainage des eaux pluviales a été bouché par des tonnes de gravats charriés à partir des interminables chantiers ouverts dans la ville. Un léger affaissement s'est même produit sur le rond-point aménagé sur cette trémie, avons-nous constaté sur place. Même constat pour la trémie d'Ihaddaden, inaugurée en juin 2011. Submergée par des quantités d'eau moins importantes, cet ouvrage d'art est resté fermé à la circulation routière au moment où les équipes des travaux publics étaient mobilisées autour de la trémie d'Amriw. Sur plusieurs artères de la ville, jonchées de blocs de pierres et de déchets, des plaques de goudron entières se sont détachées de la chaussée craquelée. Selon les services de la météo de l'aéroport Soummam Abane Ramdane, la wilaya a enregistré quelque 49 mm de pluie. «C'est une pluie orageuse, ce qui fait qu'elle n'est pas susceptible de tomber sur tout le territoire de la wilaya», explique à El Watan un technicien des services météorologiques dudit aéroport. La troisième trémie de la wilaya, celle d'Akbou, n'a pas été touchée par les inondations, l'orage ayant épargné la ville, selon une source locale, en l'absence d'un bilan officiel des dégâts. Valide jusqu'au moins demain à midi, le BMS menace de maintenir hors d'usage la trémie d'Amriw dont la population, déçue, vient de découvrir qu'elle est inondable.