Le ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid, a tenté jeudi dernier de rassurer les syndicats du secteur quant à la prise en charge de la surcharge des classes du secondaire. Le ministre n'a cependant pas manqué de tirer à boulets rouges sur certains walis et directions de l'habitat qui sont, selon lui, à l'origine du retard accusé dans la construction de lycées entamée en 2004. En effet, lors de cette réunion consacrée à la concertation avec les organisations syndicales, M. Benbouzid a fait part de la réception dès décembre prochain de 140 nouveaux lycées, sur un total de 500 prévus pour faire face au phénomène de la surcharge qui devrait se poser, pour rappel, en raison du passage des élèves ayant achevé le cycle moyen de l'ancien système et ceux du nouveau. Avec la réception de ces nouveaux lycées réalisés en 2008, le nombre atteindra 530. Le ministre a déploré la lenteur de la cadence de réalisation, comme il a dénoncé le non-respect par les entreprises du bâtiment au niveau des wilayas des délais impartis, d'où le recours, a-t-il dit, à des sociétés étrangères pour parachever les projets en cours. Parmi les entreprises critiquées : la société de construction chinoise en charge de la réalisation de 10 lycées à Alger. Pour résorber le problème de surcharge, M. Benbouzid a souligné que les CEM nouvellement bâtis seront mis à contribution jusqu'à la finalisation des lycées prévus, comme il est prévu l'extension des salles de cours pour en augmenter la capacité d'accueil. Cela, en plus de la transformation de certaines structures en salle de cours à titre provisoire. Pour le ministre, ces mesures ne sont, bien entendu, que des «solutions provisoires». A l'avenir, la classe, selon lui, ne devrait pas compter plus de 20 élèves. Les syndicats, pour leur part, regrettent qu'en 2012 le ministère prenne des décisions relevant du «provisoire» alors que le phénomène de la surcharge des classes était prévisible. Meziane Meriane, porte parole du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest), estime que le ministre n'a pas été rassurant puisque le problème de la surcharge va se poser inévitablement. «Les travaux de construction des 609 lycées non réceptionnés ont débuté en 2003, est-il normal que depuis ce temps ces ouvrages sont encore un chantier ? Sur quels critères les concernés se sont-ils basés pour choisir ces entreprises chinoises ? Ont-elles été choisie pour verser l'argent de la corruption ? », s'est-il interrogé. Pour certains syndicats, le ministère de l'Education a sa part de responsabilité dans cette situation. «Pourquoi avoir attendu la rentrée 2012-2013 pour faire l'état des lieux et affiché sa déception», ont soutenu les syndicats. Le Syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE) et la Fédération nationale des travailleurs de l'éducation (FNTE) ont proposé la réduction de la moyenne de passage en classe de deuxième année secondaire à 9,5/20 au lieu de 10 pour alléger la charge sur les classes de première année secondaire.