Les habitants de Merj Eddib, du moins les propriétaires de commerce, ont dû recourir à une véritable touiza pour déboucher les avaloirs et éviter le pire. Plusieurs cités de la zone basse de la ville de Skikda (Merj Eddib, Sicel, les 500 Logements, 20 Août) ont été inondées après les averses qui ont frappé la région vendredi dernier. Au-delà des averses jugées d'exceptionnelles, les populations des zones concernées ne mâchaient cependant pas leurs mots hier matin et accusaient ouvertement les élus et les pouvoirs publics de «défaillance généralisée dans la gestion de ces inondations». «Il faut retenir que ces inondations n'ont pas été occasionnées par l'oued Zeramna qui, pour une fois, n'a pas débordé, mais plutôt par les défaillances des réseaux de voirie», explique un habitant de la cité du 20 Août 1955. La majorité des habitants des cités concernées accusent également les responsables de «laxisme». «Regardez, 24 heures après les averses, nous continuons de nager dans les eaux. Personne n'est venu nous aider en dépit de nos multiples sollicitations», témoigne un habitant de l'immeuble A1 de la cité Sicel. Familles sinistrées à Jijel Les habitants de Merj Eddib, du moins les propriétaires de commerce ont dû recourir à une véritable touiza pour déboucher les avaloirs et éviter le pire. A la cité des 84 Logements où les eaux allaient engloutir le rez-de-chaussée, ce sont encore les habitants qui parviendront avec leurs propres moyens à sauver l'essentiel. Le même scénario s'est produit à la cité du 20 Août… En un mot, les élus, tous grades confondus, se sont distingués par leur absence tout comme l'ONA d'ailleurs. La gestion de ce sinistre s'est globalement faite en tâtonnant. Les habitants accusent même les responsables de n'avoir constitué aucune commission pour coordonner les efforts et rationaliser les interventions. On apprend par ailleurs que l'ONA, devant l'ampleur du sinistre, s'est décidée finalement à appeler à la rescousse des camions de la wilaya de Mila, alors qu'une simple maintenance de son réseau lui aurait évité un tel recours. Mais bref, Skikda, la commune qui dispose du budget le plus faramineux d'Algérie, plus de 2000 milliards de centimes dans les caisses communales, continue de vivre une grave clochardisation et une déchéance jamais vue depuis l'indépendance. A Jijel, selon l'APS, les éléments de la Protection civile ont dû intervenir une trentaine de fois, vendredi, pour le pompage des eaux de pluie infiltrées dans des habitations, en raison de précipitations d'une rare intensité, a-t-on indiqué hier à la Protection civile. Les services de la météorologie nationale basés à l'aéroport Ferhat Abbas ont recueilli plus de 60 mm d'eau. Des habitations situées dans la commune de Sidi Abdelaziz (est) ont été déclarées sinistrées après avoir été inondées, alors que la circulation automobile était très difficile sur la route Jijel-Constantine à hauteur de cette commune littorale. Le niveau de l'oued Barchoune, qui traverse cette localité, a vu ses eaux monter pour obstruer plusieurs voies de communication et pénétrer dans des habitations et des commerces. Au chef-lieu de wilaya, les éléments de la Protection civile ont été sollicités de toutes parts pour des interventions de pompage des eaux de pluie infiltrées dans des habitations, caves et autres sites publics, à l'image de la gare routière Est. A l'ouest de la wilaya, quelques éboulements, sans grande importance, ont été observés, sans effet, toutefois sur le trafic routier, tandis que des coupures de courant électrique ont été enregistrées, notamment au chef-lieu de wilaya où les liaisons téléphoniques et les connexions à internet ont été perturbées par intermittence. Une cellule de crise, présidée par le secrétaire général de la wilaya, a été mise sur pied à l'effet de suivre la situation résultant de ces intempéries et de prendre, le cas échéant, les mesures nécessaires.