Certains observateurs jugent qu'ils sont encore imparfaits, d'autres disent le contraire lorsqu'il s'agit de donner un point de vue sur l'accessibilité aux handicapés durant ces Jeux. Londres, hôte des Jeux paralympiques, a amélioré l'accessibilité de ses transports aux personnes handicapées, et même si le tableau est loin d'être parfait, il fait des envieux parmi les visiteurs en chaise roulante venus de pays moins favorisés. La capitale britannique, qui avait annoncé «les Jeux les plus accessibles jamais organisés», a dépensé «des millions de livres» pour adapter son réseau, selon les responsables des transports, alors que des milliers de sportifs, journalistes et spectateurs handicapés ont débarqué au cours des dernières semaines. Si les 8500 bus et les 22 000 spacieux taxis de la capitale britannique sont équipés de rampes d'accès pour les chaises roulantes, en revanche, le métro, dont la première ligne remonte à 1863, reste en majeure partie impraticable. Sur 270 stations, 66 sont dotées d'ascenseurs permettant l'accès des fauteuils roulants, et seize stations de métro ont été équipées de rampes qui se déplient manuellement pour permettre aux fauteuils de franchir l'espace séparant le quai du train. Dans un rapport aux Nations unies datant de novembre 2011, le Bureau britannique des questions liées au handicap souligne «des investissements massifs» réalisés dans les transports du pays au cours des dernières années. De 2002 à 2008, la proportion de bus accessibles aux handicapés est passée de 26 à 62%, et 470 millions d'euros ont été dépensés pour l'accès aux gares. L'association Transport for all (Des transports pour tous) espère néanmoins que le «coup de projecteur inédit porté sur l'accessibilité» pendant ces paralympiques permettra de relancer des investissements qu'elle juge «très limités». Londres est en tout cas considéré comme un exemple par certains visiteurs, venus de pays peu en pointe sur ces questions. Un journaliste sportif uruguayen de 25 ans, en fauteuil roulant à la suite d'une paralysie cérébrale, déclare profiter d'une autonomie inédite à Londres, grâce aux rampes et aux ascenseurs. «C'est quelque chose qui manque en Amérique du Sud», juge ce jeune homme qui, dans son pays, ne peut se déplacer que dans un véhicule privé avec chauffeur. Le journaliste trouve également «formidable» l'accessibilité aux installations du parc olympique et se dit «stupéfait» du nombre de volontaires présents. A la demande de trois villes uruguayennes, dont Montevideo, il réalise, pendant son séjour, une mission d'observation sur le dispositif londonien. Les comparaisons restent difficiles. Cette année, «faute de temps», et comme 90% du millier de villes éligibles au concours, Londres n'a pas participé à la compétition Access City Award lancée par la Commission européenne pour récompenser les villes qui font le plus d'efforts en matière d'accessibilité. Elle a été remportée, en 2010, par Avila, en Espagne, et en 2011 par Salzbourg, en Autriche. Un responsable des Droits des personnes handicapées à la Commission a estimé que comme pour d'autres, «ce serait une bonne idée» pour Londres de présenter un dossier, afin de «voir ce qu'elle peut encore améliorer».