A l'issue de l'assemblée générale ordinaire du Syndicat national des pharmaciens d'officine (SNAPO), M. Ayache, président de la section locale, a tenu à revenir, dans un entretien, aux multiples sujets débattus, aux inquiétudes de la corporation et aux propositions formulées. « Les 95 confrères présents à l'assemblée, dira t-il, ont reconnu, à travers leurs interventions, la persistance d'un ensemble de problèmes qui desservent grandement notre vocation de partenaire de la santé publique. » Il synthétisera par la suite l'ensemble de ces problèmes en quatre grands points essentiels : le non-respect de la circulaire ministérielle relative à l'autorisation d'ouverture d'officines dans les zones enclavées, les charges imposables en relation avec les produits parapharmaceutiques, les retards enregistrés à la CNAS pour le payement des pharmaciens et en dernier lieu, les lenteurs relevées dans l'exécution de la dédomiciliation. Pour le premier point cité, M. Ayache s'est dit étonné de la décision de la direction de la santé « qui a classé des cités de la ville de Skikda comme étant des zones enclavées, à l'exemple de Bouabbaz et Béni Malek, au moment où les officines qui existent déjà dans ces lieux arrivent péniblement à assurer leur survie. Le même topo a été enregistré dans la ville de Azzaba, où l'on a autorisé l'implantation d'une nouvelle pharmacie alors que tout le monde sait que cette ville enregistre un excès en abritant plus de 18 officines. Nous aurions aimé qu'on pense plutôt à des agglomérations peuplées et qui vivent un manque d'officines à l'exemple de Zaouïa dans la commune de Azzaba ou dans plusieurs autres agglomérations de Salah Bouchaour ou d'El Harrouche ». Le second point concerne la notification de la direction des impôts qui oblige les officines à s'acquitter d'un impôt sur les produits cosmétiques. M. Ayache dira à ce sujet : « Nous considérons que la décision de porter l'impôt sur les produits cosmétiques à un taux de 2% du chiffre global de l'activité est injuste. Les officines qui sont au régime du réel, faut-il le rappeler, s'acquittent légalement de leurs droits et si le chiffre d'affaires est parfois important, ce n'est nullement en relation avec les produits cosmétiques, mais seulement avec les produits pharmaceutiques En plus, tout le monde sait que les produits parapharmaceutiques se vendent librement dans les épiceries à des prix concurrentiels sans que cela choque personne. Je peux vous certifier que les officines vendent très peu de ce genre de produits, en tout cas beaucoup moins, pour représenter un taux de 2 % du chiffre global. » Pour le troisième point cité et qui concerne l'ensemble des pharmacies conventionnées dans le dispositif du tiers payant, le président de la section locale du SNAPO a d'emblée fait part d'un grand retard de payement. « Plus de trois mois de retard », dira-t-il. Et de poursuivre : « Pourtant la convention nous liant à la CNAS stipule que les prestations doivent être réglées dans un mois. » Il avancera que généralement le parcours administratif pour le payement se trouve jalonné de plusieurs obstacles et retards allant de la phase de liquidation des dossiers au virement au niveau du Trésor. « Vous convenez que des pharmacies, qui dépensent de grosses sommes pour ne pas provoquer de rupture dans les produits des malades concernés par le dispositif du tiers payant, se retrouvent souvent en otages d'une situation qui n'a que trop duré. » Quant au dernier point débattu, M. Ayache a tenu d'abord à exposer les lenteurs administratives. « Skikda était en principe retenue en tant que wilaya pilote devant mettre à jour une dédomiciliation du dispositif du tiers payant, or, six mois après, les choses sont toujours en stand-by. La dédomiciliation a été décidée pour permettre au malade d'opter pour la pharmacie de son choix mais dans un cadre de zoning. Cette solution a été retenue pour minimiser le monopole exercé par certains sur le dispositif. Six mois après, le découpage n'a encore pas été fait. Lors de l'assemblée générale, nous avons fait part aux présents d'un projet de découpage qui a été avalisé. Il répond à notre sens aux exigences organiques et opérationnelles et prend en considération aussi le facteur de densité et d'espace en divisant la ville de Skikda en trois zones : Didouche Mourad, Benhouria et Sonatiba. Nous avons d'ailleurs présenté ce même projet aux responsables qui ont montré leur disponibilité à l'étudier. » En dernier lieu, M. Ayache a rapporté que plusieurs pharmaciens avaient envisagé, lors de l'assemblée générale, de recourir à un débrayage de deux jours pour protester contre les retards de payement. « Nous préférons à notre niveau éviter tout pourrissement, mais nous demeurons tout de même en attente de gestes concrets de la part de l'administration », a-t-il conclu.