Des études indiquent que la planète ne pourra pas, dans quelques années, nourrir neuf milliards de personnes. Alors que le nombre d'habitants augmente d'année en année, la population mondiale devrait atteindre quelque neuf milliards de personnes à l'horizon 2050. Un chiffre qui pose la question de comment nourrir toute cette population et qui suggère que de grands changements doivent s'imposer pour y parvenir. C'est une perspective qui déplaît à un grand nombre d'amateurs de viande. Si des millions d'habitants consomment aujourd'hui régulièrement de la viande, celle-ci présente un désavantage majeur : pour la produire, il faut des quantités très importantes d'une ressource indispensable à la vie, l'eau. Le principal «consommateur» d'eau, c'est le bœuf, avec pas moins de 15 500 litres nécessaires pour produire seulement 1 kilogramme de viande. C'est beaucoup plus que pour le kilo de porc qui ne demande «que» 4900 litres, ou celui de la volaille qui a besoin de 4000 litres. Seulement, les ressources en eau douce de la planète sont limitées, alors que des milliers d'habitants manquent encore d'eau potable. Par ailleurs, selon les chercheurs, le taux de protéines animales dans l'alimentation, qui est actuellement de 20%, devra passer à 5% d'ici 2050, si l'on veut nourrir les neuf milliards d'habitants que la terre devrait compter d'ici 40 ans. Il faudra donc envisager de ne consommer presque que des végétaux, ceux-ci ne demandant que 3000 litres d'eau par kilo produit. Pour le moment, la consommation de viande ne baisse pas, loin de là. Ce sont, pour l'instant, pas moins des deux tiers des surfaces agricoles de la planète qui servent à nourrir le bétail. «Une situation qui ne devrait pas s'améliorer», note-t-on, au vu de la consommation croissante de viande, notamment dans les pays asiatiques. La planète Terre ne pourra pas nourrir tous ses habitants au même niveau de consommation de viande animale qu'actuellement. D'autant plus que cette consommation reste très disparate : 125 kg par habitant et par an pour les Américains, contre 89 kg pour les Français et seulement 4 kg pour les Indiens. Alors, en attendant de devenir tous, ou presque, végétariens, il faudrait peut-être, comme le conseillent les experts agricoles de l'ONU, se pencher sur la consommation d'insectes, source importante de protéines animales. Mais là, pour certains, c'est un blocage psychologique qu'il faudra faire sauter. Tout le monde n'ayant pas l'air de trouver ces petites bestioles très appétissantes.