Au sein de l'Etat algérien, plus gros employeur de la région, il y a une fonction particulière peu connue des non-initiés, celle de démenteur. En l'occurrence, c'est Belani Amar qui l'occupe, en plus de sa fonction de porte-parole du ministère des Affaires étrangères. Une longue carrière de démenteur qui commence en juin 2011, quand il dément l'arrivée d'une partie de la famille El Gueddafi en Algérie. Pour démentir en septembre de la même année que la famille El Gueddafi ait quitté l'Algérie. Entre-temps, en juillet 2011, il dément un rapport du département d'Etat américain et l'existence de la traite des personnes en Algérie. Sans souffler, il dément, en novembre 2011, le transit d'armes libyennes par l'Algérie. Quelque temps après, il dément que l'Algérie ait payé une rançon aux pirates somaliens qui avaient enlevé puis libéré des marins algériens. Quelques jours plus tard, il dément la tenue d'un sommet avec le Maroc en Arabie Saoudite et, toujours le même mois, dément l'existence de négociations entre l'Algérie et le Qatar sur le sort du colonel El Gueddafi. En juillet 2012, Il va jusqu'à démentir le porte-parole de la présidence tunisienne qui avait annoncé un sommet de l'UMA à Tabarka et, inépuisable, il dément en août que l'Algérie se soit opposée à la suspension de la Syrie de l'Organisation de coopération islamique. Enfin, il y a quelques jours, c'est lui qui dément la rumeur du décès du Président. Amar Belani, infatigable démenteur, ne confirme aucun fait et ne donne aucune information, il dément et telle est sa fonction, qu'il remplit admirablement. Et avec beaucoup de poids puisqu'on lui confie le soin de démentir les rumeurs les plus sensibles et est toujours en poste après la suppression du porte-parole du gouvernement par le Président et le limogeage de pas moins de 11 ministres de la Communication. Amar Belani, l'homme le plus puissant du pays ? On attend son démenti.